Audi a fait sa transition : pour la marque allemande, ce sont l’hybride rechargeable et l’électrique qui sont désormais les technologies privilégiées. À partir de 2026 d’ailleurs, toutes les voitures seront de ce type avec l’objectif final de sortir totalement des moteurs thermiques en 2033, soit deux ans avant l’échéance fixée par la Commission européenne.
Pour Audi – comme pour l’ensemble du groupe Volkswagen –, il s’agit donc d’opérer une transition rapide, voire radicale. Interrogé lors du sommet Ludwig Erhard consacré aux questions économiques et politiques internationales, le PDG de la marque aux anneaux, Markus Duesmann, en a dit un peu plus sur sa vision et sur l’avenir qui se dessine.
L’homme s’est exprimé sur la transition actuelle et il a pris en exemple l’Allemagne qui subsidie les acheteurs de nouvelles voitures électrifiées. Et pas qu’un peu. En effet, au pays de la voiture, le gouvernement offre jusqu’à 9.000 euros pour l’acquisition d’une voiture électrique et jusqu’à 6.750 euros pour une hybride rechargeable. Ce qui est une sacrée aide quand on sait qu’en Belgique, il n’y a absolument aucun coup de pouce.
L’électrique uniquement
Cela dit, Markus Duesmann juge toutefois que ce système est mal fait. En effet, il souhaiterait que le gouvernement allemand supprime l’aide à destination des hybrides rechargeables au profit des voitures 100% électriques. Car, c’est bien les modèles électriques qui restent les plus chers à l’achat. Et comme tout le monde regarde dans la direction de l’électrique, c’est en privilégiant cette technologie financièrement qu’elle sera plus rapidement adoptée.
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Cette approche est aussi celle du ministre italien du Travail et de la Politique sociale, Enrico Giovannini qui a déclaré à ce même congrès que « la voiture électrique est l’un des investissements que nous ne regretterons pas, car le marché va dans cette direction ». Rappelons que l’Italie subsidie aussi les voitures électriques : 5.000 euros si on se débarrasse de son ancienne thermique et 3.000 si on conserve la thermique (ou qu’on la revend). L’Italie octroie aussi des primes pour les hybrides rechargeables, entre 2.000 et 4.000 euros selon le cas.
Oublier l’hybride rechargeable
Tant Markus Duesmann que Enrico Giovannini prônent le passage accéléré à la voiture électrique. Ce qui signifie maximiser les moyens destinés au soutien de cette technologie. Ce qui est évidemment logique. Ça n’a en effet aucun sens de subsidier des hybrides rechargeables qui ne sont qu’un gaspi de ressources et d’énergie. Car, quand on y pense, aussi aboutie soit-elle, la voiture hybride rechargeable est l’addition de deux automobiles : une thermique et une électrique, ce qui double les besoins en matières premières et les dépenses énergétiques de production. Certes, il s’agit d’une technologie de transition qui permet de pallier les limites de la voiture électrique et notamment l’autonomie.
Cela dit, avec l’argent consacré au soutien des hybrides rechargeables, on aurait vite fait de déployer un réseau de recharge digne de ce nom, ce qui résoudrait le problème de la recharge des VE. Mais au-delà de toutes ces réflexions, la question ne se pose finalement pas puisqu’en Belgique, le citoyen n’a droit à rien. Il devra payer sa voiture électrique jusqu’au dernier euro, une voiture qui, de surcroît, promet d’être encore plus chère dans les mois et années à venir en raison des ruptures des chaînes d’approvisionnement.
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