Les voitures hybrides sont-elles condamnées ?

Les voitures hybrides font-elles déjà partie du passé ? On pourrait le penser, car avec la fin des moteurs thermiques qui se profile et l’impossibilité à brève échéance de déduire ces automobiles pour les entreprises, leur avenir semble plus qu’hypothéqué.

Publié le 23 août 2022
Temps de lecture : 4 min

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On le sait, les voitures hybrides sont condamnées à terme, du moins chez nous où l’Europe a décidé la sortie totale du moteur thermique pour le 1er janvier 2035. Or, on constate que ces véhicules augmentent actuellement leurs parts de marché, à 22,6% selon l’ACEA. Cela dit, si on y regarde de plus près, l’Europe a immatriculé un peu moins d’hybrides classiques au deuxième trimestre de 2022 (- 2,2%) et surtout beaucoup moins d’hybrides rechargeables (- 12,5%) sur la même période, rapporte le journal l’Écho.

La tendance est d’ailleurs là : il y a aujourd’hui plus d’immatriculations de voitures 100% électriques que d’hybrides rechargeables, en tout cas en Europe. Car en Belgique, la fiscalité relative à la déduction d’un véhicule permet encore aux hybrides rechargeables de se vendre, et ce probablement jusqu’au 1er janvier 2023. Par la suite, la déductibilité des PHEV sera largement réduite.

Les marques font machine arrière

Naturellement, dans les autres pays d’Europe où la fiscalité n’est pas aussi avantageuse qu’en Belgique, les ventes sont plus confidentielles que chez nous. Ce qui pousse d’ailleurs certaines marques à indiquer leur retrait de cette technologie. Par exemple, Skoda et Mercedes-Benz ont déjà annoncé qu’ils ne renouvelleraient pas leur offre de véhicules PHEV.

Cette position s’explique par le fait que l’Europe a décidé la fin du moteur thermique dès le 1er janvier 2035, ce qui ne laisse plus du tout de place pour les hybrides et les hybrides rechargeables. À moins d’un revirement complet. Car le texte européen a malgré tout laissé une porte ouverte aux hybrides rechargeables qui pourraient être appelés à la rescousse si la sauce électrique prenait mal et que ces technologies permettaient d’atteindre l’objectif zéro carbone.

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En clair, l’hybride rechargeable pourrait être utilisée (ou autorisée) si elle ne roule qu’à l’électricité ou un utilisant des carburants neutres en CO2. Peu probable, car ce n’est qu’en 2026 que la Commission examinera la situation et évaluera l’état de la transition. Il y a donc peu de chance que les constructeurs reviennent à cette technologie PHEV d’ici 4 ans…

Situation tronquée en Belgique

En Belgique, les PHEV représentent encore 15% des ventes, ce qui est élevé. Mais cela s’explique : sur notre territoire, 9 véhicules hybrides rechargeables sur 10 sont acquis par des sociétés ou des indépendants. Mais cette situation ne durera pas, car pour les véhicules rechargeables achetés entre le 1er juillet 2023 et le 31 décembre 2025, la déductibilité sera plafonnée à 75% en 2025, à 50% en 2026, à 25% en 2027 tandis qu’elle tombera à zéro en 2028. Et ce n’est pas tout : dès 2023, les frais de carburant ne seront plus déductibles qu’à 50% !

Dans cette perspective, les ventes de voitures électriques sont désormais plus élevées que celles des PHEV. Et cela se renforcera dans les mois qui viennent, car la fiscalité reste un moteur puissant pour le changement. Reste qu’avec un réseau de bornes déficient et trop limité, on se demande comment réagiront les entreprises qui ne semblent d’ailleurs pas toutes prêtes à franchir le pas de l’électrique.

Du côté des particuliers en revanche, la situation est naturellement tout autre puisque 3,3% seulement des nouvelles immatriculations sont des voitures électriques. Et c’est pareil pour les hybrides rechargeables qui, en raison de leur prix surtout, ne pèsent que pour 3,7% des choix. Dans cette classe d’acheteurs, ce sont les hybrides auto rechargeables qui ont la cote, car elles sont plus abordables, permettent de réduire déjà de manière importante la consommation de carburant et que leur niveau de taxation reste raisonnable – au contraire, par exemple d’un moteur Diesel en Flandre.

Ce type d’automobile pourrait donc encore avoir un bel avenir pendant quelques années, car la taxation reste basée majoritairement sur les émissions de CO2 – la taxe kilométrique, ce ne sera en effet pas pour tout de suite. À suivre…

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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