Bien que la transition vers la voiture électrique soit en place et que les États et les villes durcissent leur législation en matière de pollution, 96% des Européens vivant en ville restent encore trop exposés à la pollution. Cette situation est constatée par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) qui indique que « 96% de la population urbaine est exposée à des concentrations de particules fines (PM2,5) supérieures à la valeur moyenne annuelle de 5 microgrammes (µg) par mètre cube préconisée par l’OMS ». Faut-il s’en alarmer ?
En réalité, les normes européennes sont moins strictes que celles de l’OMS qui ont été récemment durcies fin 2021. En effet, chez nous, les normes sont fixées à 15 µg/m3 pour les particules fines, ce qui fait qu’à peine 1% des citadins européens vit au-dessus du seuil critique ou considéré comme tel.
Particules fines et benzopyrène
D’après l’étude menée par l’AEE, l’Europe est touchée de manière assez inégalitaire par les polluants. En effet, l’Europe orientale ainsi que l’Italie seraient notamment les régions les plus touchées par les concentrations de particules fines ainsi que par celles de benzopyrène (un hydrocarbure aromatique polycyclique et agent cancérigène reconnu) qui sont le résultat d’une trop grande combustion de combustibles solides pour le chauffage (charbon et le bois) ainsi que de l’utilisation de combustibles fossiles pour la production industrielle.
L’AEE souligne que « les données montrent que les mesures introduites en 2020 pour arrêter ou minimiser la propagation du Covid-19 ont entraîné une réduction de l’activité dans les secteurs du transport routier, de l’aviation et du transport maritime international, ce qui a conduit à une baisse des émissions de polluants atmosphériques », mais que cela n’a pas été suffisant. En effet, en dépit des réductions enregistrées de dioxyde d’azote ou NO2 de 70% en avril 2020, l’exposition des populations urbaines est malgré tout restée largement supérieure aux normes édictées par l’OMS et ce même si en Europe on considère que le dépassement ne concerne que 1% de la population.
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L’ozone en ennemi
Les relevés de l’AEE montrent aussi que les dépassements de pollution les plus fréquents sont ceux à l’ozone dont les seuils critiques sont franchis dans plus de 21 pays européens chaque année, dont 15 membres de l’Union européenne sur les 37 analysés. Et encore, il ne s’agit encore une fois que des limites européennes. Si on considère celles de l’OMS, plus strictes encore, tous les pays d’Europe sont dans le rouge.
Rappelons malheureusement que la pollution de l’air engendre le décès annuel de sept millions de personnes dans le monde, ce qui est fait dramatique, car le nombre de décès enregistrés en raison de la pollution de l’air – qui est totalement subie – est similaire à celui relevé pour le tabagisme ou la mauvaise alimentation. Voilà qui laisse songeur. En 2019, la pollution aux particules fines aurait provoqué 307.000 décès dans l’Union estime l’AEE.
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