« Light is right ». Ou dans sa version française « le poids, c’est l’ennemi ». Cette maxime historique – et toujours d’actualité – date des années 1950 et on la doit naturellement au fondateur de la marque Lotus, Colin Chapman. Durant toute sa carrière, l’homme n’a eu de cesse de défendre ce point de vue – essentiel – et de prôner un retour aux fondamentaux – aux basics – pour que le sport puisse s’exprimer à travers une automobile.
Cela dit, ce qu’on sait moins, c’est qu’une femme a tenu un rôle déterminant dans cette philosophie et, finalement, dans le succès et la notoriété de la marque Lotus. Cette femme, c’était Hazel Chapman, l’épouse du fondateur et elle-même co-fondatrice. Or, celle-ci vient de décéder. Retour sur son parcours et, surtout, sur l’influence positive que cette femme a eu sur l’automobile de sport.
Associée dès le début
On s’en doute, à cette époque, on laisse peu de place pour les femmes dans l’industrie automobile. Hazel est donc une pionnière. Elle rencontre Colin Chapman lors d’un bal en 1944 et les deux tourtereaux s’entendent tout de suite très bien, notamment autour de la chose automobile. Car la première Lotus, la Mark 1, est même construite dans le garage des parents d’Hazel, en 1948. Ça démarre fort.
Plus étonnant encore – et c’est tellement bien –, c’est Hazel qui prend en charge le développement de la voiture d’essai, de même que du prototype qui succède à la Mark 1, la Mark 2 à moteur Ford, alors que Colin est retenu au sein de la Royal Air Force. La marque Lotus est créée en 1952 et Hazel participe à sa constitution à hauteur de 25£. À partir de 1954, Lotus se développe et, bien que Hazel reste dans l’ombre, elle pèse sur les décisions. Elle siège notamment au conseil d’administration, aussi pour certaines filiales, comme le team F1 Lotus. C’est sous le règne de Hazel que le team F1 remporte d’ailleurs 6 championnats du monde des pilotes et 7 titres constructeurs au cours des années 1960 et 1970.
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Une vision sur le long terme
Hazel a travaillé avec les plus grands pilotes de l’époque, comme Jim Clark, Graham Hill, Jochen Rindt, Emerson Fittipaldi, Mario Andretti, Nigel Mansell et même Ayrton Senna.
À la mort de Colin Chapman en 1982, Hazel n’a rien perdu de sa clairvoyance et elle sait le besoin de nouveaux investissements pour assurer l’avenir. C’est dans ce cadre qu’elle gère la vente des actions à une filiale de British Car Auctions. Elle reste à la tête de l’écurie jusqu’en 1990, puis prend la tête de Classic Team Lotus qui gère l’héritage de la marque.
Bien que retirée des affaires, Hazel les suit de loin. En 2018, c’est elle qui signe la 100.000e voiture produite tandis qu’elle découvrait toujours avant le public les modèles qui allaient être mis sur la route. Tout au long de sa vie, elle a donc fait office de référence, de balise pour Lotus. Ce n’est pas pour rien si Matt Windle, actuel directeur général de Lotus, a déclaré que « Sans Hazel Chapman, il n’y aurait pas de Lotus aujourd’hui ».
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