Nous ne sommes pas encore sortis de la crise du coronavirus qui perdure et perdurera probablement encore jusqu’en 2023 que, déjà, une autre crise nous tombe dessus qui, elle aussi, sera de longue durée. Le conflit en Ukraine risque en effet de durer plusieurs mois, voire plusieurs années, ce qui implique des conséquences économiques sévères et durables, mais pas seulement pour la Russie.
En effet, les populations des pays occidentaux vont aussi payer le prix des sanctions économiques avec, à la clé, des problèmes pour en entreprises, mais aussi des carburants et des produits énergétiques chers et probablement aussi bientôt des hausses sérieuses sur les produits alimentaires. Dans ce contexte, il ne faut donc pas s’attendre à ce que les choses s’arrangent de sitôt, ce qui risque de plonger beaucoup de ménages belges dans la précarité.
200 centrales nucléaires
Interrogé par La Dernière Heure, Damien Ernst, spécialiste en énergie et professeur à l’Université de Liège (Ulg) indique qu’il ne sera pas possible de remplacer le gaz russe, car il faudrait avoir à disposition plus de… 200 centrales nucléaires ou 150.000 éoliennes pour pouvoir compenser cette source.
Pour ce spécialiste – certes habitué aux sorties fracassantes dans la presse –, c’est une évidence : les prix du pétrole, du gaz ou de l’électricité vont rester très élevés durant plusieurs années. Damien Ernst ne voit en outre pas d’accalmie dans les mois qui viennent, car, même si les États-Unis vont augmenter leur production d’ici à la fin de l’année (pétrole de schiste) et puiser massivement dans leurs réserves stratégiques de pétrole, il faudra bien reconstituer les stocks à un moment ou à un autre ce qui ne permettra pas aux prix de redescendre. Dans la Dernière Heure, Ernst va plus loin encore : il faut s’attendre à des problèmes jusqu’en 2025 et surtout pour le Diesel qui commence à manquer. Même avec la compensation des USA, il y aura toujours un déficit de 1 à 2 millions de barils par jour. Intenable sur le long terme.
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Pas mieux pour le gaz
Damien Ernst indique que ça n’ira pas mieux pour le gaz. Car l’Europe ne peut pas trouver les volumes russes ailleurs. Envisager de s’en passer serait dès lors un peu comme acheter un aller simple et direct pour une grande récession économique, ce que personne ne souhaite. Le professeur indique en outre que l’on pourrait faire de gros efforts pour aller vers l’autonomie, mais que, au mieux et en investissant massivement, ce ne serait pas avant 2028 ou 2029.
À moins d’une résolution rapide du conflit en Ukraine, la précarité économique va donc perdurer et probablement aussi s’étendre, ce qui risque de causer beaucoup de dégâts dans nos sociétés. Il semble évident dans ce contexte que les efforts consentis par l’État belge pour réduire les accises sur les carburants ou la TVA sur les produits énergétiques sont bien insuffisants.
Les autorités en ont-elles conscience ?
Probablement et en même temps, avec la crise de la Covid, les caisses sont vides. Ce qui étonne, voire révolte, c’est le manque de discernement des autorités, y compris des autorités européennes.
Certes, la guerre en Ukraine est le fait de la Russie et elle est illégitime. Mais cela doit-il aboutir à une prise de la population en otage ? De se tirer une balle dans le pied ? Car il est clair que ce ne sont pas nos dirigeants qui rencontreront des difficultés pour honorer leurs factures d’énergie… À méditer !
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