Depuis plusieurs semaines, les prix de l’énergie flambent. La faute à la reprise économique post-covid très (trop) brutale, mais aussi aux tensions géopolitiques, en particulier entre l’Ukraine et la Russie. Depuis ce jeudi 24 février, ce que tout le monde craignait est d’ailleurs arrivé : la Russie a lancé une grande opération d’invasion de cet état de l’est de l’Europe.
Pierre Wunsch, gouverneur de la Banque Nationale de Belgique (BNB), a donné une interview à nos confrères du journal économique L’Écho dans laquelle il explique que la flambée des prix de l’énergie que nous venons de connaître a déjà coûté 10 milliards d’euros à l’économie belge, ce qui représente en fait 2,5% du PIB. Par coût pour l’économie, on entend, entre autres, le fait que les entreprises doivent raboter leurs marges parce qu’elles doivent payer leur énergie plus cher tandis que les consommateurs doivent se priver de certains produits, soir parce qu’ils deviennent plus chers, soit parce qu’ils n’ont plus les moyens de les acquérir en raison précisément du coût de l’énergie. Une spirale infernale donc.
Le gouverneur de la Banque Nationale précise toutefois que l’étude n’est pas publiée, car les données ne sont pas consolidées tandis que certaines sont encore incomplètes. En outre, les 10 milliards renseignés doivent être pris comme une valeur provisoire qui va forcément encore augmenter puisque la flambée n’est pas terminée…
Le consommateur protégé ?
Il n’y a évidemment pas que la Belgique qui est touchée par ces prix élevés. Le reste de l’Europe est aussi impactée pour un coût estimé de 300 milliards d’euros ! Pierre Wunsch estime toutefois que le consommateur belge est plutôt bien protégé, car l’énergie est un critère qui agit sur l’indexation des salaires, une augmentation qui allège donc la facture.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
C’est un point de vue. Et on pourrait ajouter que la mesure gouvernementale qui vise à réduire prochainement la TVA sur le prix de l’électricité (mais pas du gaz malheureusement) sera aussi de nature à alléger la facture. Cela dit, si des mesures de compensation existent effectivement, elles restent encore trop faibles au vu de l’explosion des prix, car les prix des carburants à la pompe ne sont actuellement pas soutenus par le gouvernement ni ceux du gaz.
En outre, la baisse de la TVA sur l’électricité entraînera plus que probablement un saut de l’index qui devait intervenir en avril de cette année. C’est donc finalement en grande partie aux Belges de devoir mettre la main au portefeuille. Pierre Wunsch indique que la baisse de la TVA coûtera 1,1 milliard d’euros à l’État, mais que la hausse du prix du gaz et de l’électricité (sans compter celle des carburants) a engendré 800 millions d’euros de recettes supplémentaires pour le gouvernement qui, finalement, équilibre donc son budget. C’est donc une fois de plus le principe des vases communicants et il n’y a pas d’effort gouvernemental.
D’autres actions à prendre pour le gouvernement ?
Dans ce contexte, on se demande comment l’état pourrait intervenir mieux pour soulager le portefeuille du citoyen ? Pierre Wunsch indique qu’il n’y a pas grand-chose à faire, car le choc des prix de l’énergie est exogène dans le sens où il a été importé. On assistera donc plus que probablement à un appauvrissement de notre économie. Encore une serait-on tenté de dire… Il faudra donc encore une fois l’encaisser, les seules actions prises concernant les ménages les plus vulnérables.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be