Selon Rystad Energy, la production totale des principaux bassins de schiste aux États-Unis – Permian, Eagle Ford, Niobrara, Bakken et Anadarko – atteindra 9,9 millions de bpj d’ici le quatrième trimestre 2023.
Ces dernières semaines, les prix du pétrole se sont envolés. La faute à la reprise économique (trop) forte ainsi qu’aux tensions internationales, notamment en Ukraine. En Europe, avec des prix basés sur le baril de Brent de la mer du nord, les prix des carburants ont atteint des records, avec, par exemple, jusqu’à 1,85 euro/l pour le Diesel et presque 1,8 euro/l pour l’essence.
Ces conditions de marché mettent à mal les portefeuilles des ménages pour la mobilité alors que ceux-ci sont déjà impactés par l’explosion des prix de l’électricité et du gaz. Or, pour les carburants à la pompe, le mazout de chauffage ou le gaz justement, le gouvernement n’a pas aucune mesure pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens.
Un arrêt et un repli ?
Selon plusieurs analystes, cette hausse pourrait être toutefois stoppée nette dans les prochaines semaines et les prix pourraient même connaître un repli important. Pourquoi ? Parce qu’un baril à 100 $ entraînerait la décision des pétroliers américains de relancer massivement la production de pétrole de schiste (issue de la fracturation hydraulique, une méthode très contestée, car très polluante pour les sols). De la sorte, l’offre mondiale de brut deviendrait excédentaire.
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La hausse fulgurante des prix de ces dernières semaines pourrait dès lors avoir été la dernière, du moins à moyen terme s’accordent à dire certains observateurs du secteur. D’autres, en revanche, sont convaincus que nous n’avons pas encore atteint le plafond et que (en Belgique) nous devrons bientôt payer plus de 2 euros par litre pour l’essence ou le diesel.
5,06 millions de barils par jour
Le pétrole de schiste est plus cher à extraire, mais le prix élevé du baril rend l’opération intéressante pour les exploitants. Aujourd’hui, 516 plates-formes de forage sont actives aux USA selon l’Energy Information Administration (EIA) alors que la semaine dernière il n’y en avait « que » 497. Et il y a encore de la marge affirme-t-on au pays de l’Oncle Sam puisqu’en 2018, ce sont 888 plates-formes qui étaient en activité et même 1.609 en 2014 lors de la crise précédente. La production américaine a d’ailleurs atteint les 5,06 millions de barils par jour en janvier 2022, soit un record pour le troisième mois consécutif.
L’OPEP + joue aussi ?
Ça se sait peu, mais les États-Unis sont devenus depuis plusieurs années le premier producteur de pétrole brut avec une part de marché d’environ 20% (l’indépendance énergétique, c’était la volonté d’Obama). Or, les USA ne font pas partie de l’OPEP+, ce consortium qui regroupe les plus grands pays producteurs de pétrole qui dictent sa loi sur le marché.
Récemment, l’OPEP+ qu’elle était incapable de combler le trou entre l’offre et la demande actuelle. Or en ouvrant les vannes comme cela avait été le cas en 2014, les Américains pourraient forcer l’OPEP + à ouvrir davantage les siennes pour stabiliser les revenus. Sauf que le contexte a aussi changé, car les Américains entendent jouer aujourd’hui davantage la carte de la rentabilité que celle du volume. À voir.
Les indicateurs montrent toutefois le contraire. En effet, les analystes de la banque Citigroup aux USA constatent que entreprises américaines productrices de pétrole sont sur le point d’augmenter leurs dépenses d’investissement de près de 40% cette année. Un acte qui ne sera pas sans conséquence sur l’offre de pétrole dans les prochaines années. La banque table donc sur un reflux des cours de l’or noir qui devrait ramener le baril de Brent autour des 75 $. Ce scénario pourrait alors soulager la pression actuelle sur le portefeuille des ménages. Espérons qu’elle soit juste…
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