L’accessibilité à Bruxelles reste un enjeu majeur pour les années à venir. Il faut rappeler que, chaque jour, ce sont plus de 350.000 navetteurs qui entrent dans Bruxelles et 60% de ce volume provient de la Flandre. Pour ces navetteurs, il s’agit de venir travailler que ce soit en train, à vélo, mais aussi en voiture.
Or, pour le VOKA (la fédération flamande des entreprises), l’équilibre est rompu, car les navetteurs qui se déplacent en voiture sont désormais largement défavorisés, notamment avec le projet de transformation de la fin de l’A12 en boulevard urbain comme annoncé par la ministre de la Mobilité de la Région de Bruxelles-Capitale, Elke Van den Brandt (Groen).
La fédération a indiqué au journal La Libre Belgique qu’elle ne comprenait pas la démarche de la ville qui ne prévoyait même pas de parking de délestage dans son projet. La situation est prise très au sérieux, au point que la ministre de la Mobilité flamande, Lydia Peeters (Open VLD), envisage même des actions en justice…
Pas une île
La fédération se montre particulièrement alarmiste. Elle indique en effet que Bruxelles a besoin de ses navetteurs, car il en va aussi de sa survie financière. En effet, la Région vit aussi de ses entreprises et si les travailleurs ne peuvent pas arriver facilement sur leur lieu de travail, ils risquent simplement d’en changer et donc d’entraîner de nombreuses faillites, les employeurs n’étant plus en mesure de trouver du personnel, surtout en cette période de pénurie pour beaucoup de secteurs.
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Pour le VOKA, l’élargissement du Ring de Bruxelles doit être envisagé comme une priorité pour faciliter l’accès à la capitale pour les travailleurs. Et les intéressés d’enfoncer le clou et de pointer du doigt qu’aucune alternative n’est pour l’heure proposée. Le RER reste, entre autres, une sorte de monstre du Loch Ness qui réapparaît à échéances, mais sans jamais se concrétiser réellement.
Des entreprises qui déménagent
Les craintes du VOKA sont en outre partagées au sud du pays. De plus en plus d’entreprises wallonnes n’envoient plus de collaborateurs visiter les clients à Bruxelles, sauf sur les heures sont facturées. La faute aux embouteillages, au manque de places de parking, etc. Bref, Bruxelles est en train de perdre son attractivité économique. Divers exemples peuvent déjà être cités : Carrefour et Delhaize ont récemment déménagé de Bruxelles vers la Flandre, notamment pour des raisons de mobilité, mais pas seulement.
La capitale rate donc des opportunités et elle décourage les entreprises qui sont en outre confrontées à une guerre des talents. D’il n’est plus possible de les attirer, il faut alors délocaliser en région. Et les chiffres ne mentent pas : selon Statbel, 1.708 entreprises bruxelloises ont déménagé en 2020 vers la Flandre alors que le nombre d’entreprises situées en Flandre et qui se sont implantées à Bruxelles n’était que de 1.177. Et c’est pareil pour la Wallonie : 751 entreprises wallonnes ont déménagé à Bruxelles alors que 1.116 entreprises ont quitté la capitale pour la Wallonie…
Cela dit, tout n’est pas noir non plus. Car le nombre de créations d’entreprises augmente chaque année. Il y a donc aussi un vrai dynamisme, même si, souvent, lorsque l’entreprise grandit, elle quitte Bruxelles pour une série de raisons dont le prix du foncier et les difficultés de mobilité. À méditer…
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