Le litre de carburant à (plus de) 2 euros sera une réalité

Ces dernières semaines, les prix des carburants ont volé de record en record au point qu’aujourd’hui, le prix du litre de Diesel est fixé à 1,85 euro/litre. Pour les experts, le litre de carburant à 2 euros a toutes les chances de devenir une réalité. Mais quand ?

Publié le 10 février 2022
Temps de lecture : 4 min

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Il y a quelques mois encore, le prix des carburants était tout à fait raisonnable. En effet, avec la crise du coronavirus, en raison de la chute de la demande pour les produits et de la réduction des déplacements, le prix du Diesel avait même chuté à 1,25 euro/l. Sauf qu’aujourd’hui, tout a changé et la reprise économique forte conjuguée aux tensions internationales en Ukraine font exploser les prix.

Jusqu’ici, le prix du litre de Diesel avait atteint son plus haut à 1,75 euro/l. Un seuil qui est aujourd’hui largement dépassé puisque le carburant gras s’affiche aujourd’hui au prix officiel de 1,85 euro/l. Et le prix du litre d’essence n’est pas en reste : 1,83 euro/l pour la super 98. Le problème, c’est que les experts nous annoncent que cette situation est partie pour durer. Et que les prix records que l’on connaît actuellement pourraient encore bien grimper pour atteindre, voire dépasser, la barre symbolique des 2 euros/l. Désormais, le tout n’est plus de savoir si cela arrivera, mais quand cela arrivera.

Quand ?

Selon plusieurs sources, ce plafond des 2 euros/litre ne devrait pas être atteint dans les prochaines semaines. Cela dit, il pourrait toutefois être atteint au cours de l’année 2022 si la situation économique perdure. Comprenez, si la demande continue à être soutenue. Pour la fédération pétrolière de Belgique, la hausse du prix du baril de brut (Brent) est responsable de cette hausse.

Cela dit, on pourrait aussi se demander pourquoi les prix atteignent de tels sommets alors que le baril de Brent a déjà connu des prix similaires (90 $) voire supérieurs, sur les marchés ? Et bien, c’est le fait d’une réaction en chaîne. Car pour raffiner les carburants, il faut de l’énergie, comme du gaz ou de l’électricité dont les prix ont eux aussi explosé.

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Résultats : les coûts de production augmentent aussi pour arriver à ces tarifs records. Interrogée par La Dernière Heure, la fédération pétrolière de Belgique indique que les matières premières sont aussi plus chères et les coûts de distribution augmentent aussi, toujours à cause de cette hausse des prix de l’énergie. Et qu’à cela s’ajoute une TVA qui fluctue en fonction du prix. Un cercle vicieux !

Quelle issue ?

Naturellement, ce qui fait le malheur des uns fait le bonheur des autres. En l’occurrence, les pays producteurs de pétrole (OPEP) ont décidé de figer leur production et ce alors que la demande augmente. C’est évidemment pour eux l’opportunité de s’assurer un retour financier optimal. Les consommateurs sont donc aussi impactés par cette forme de pénurie organisée qui agite les marchés.

Il y a peu de chances que les choses se calment à court ou moyen terme. Car la reprise économique ne faiblira pas de sitôt. En effet, une fois l’hiver passé dans l’hémisphère nord, on s’attend à ce que le trafic aérien retrouve rapidement son niveau d’avant crise. Et donc son niveau de consommation en carburant, ce qui ajoutera encore de la pression sur les marchés. Moins rassurante est la vision de Francesco Contino, professeur en énergétique à l’UCLouvain qui indique que la planète n’est pas à l’abri d’un nouveau choc pétrolier en raison d’un trop grand déséquilibre entre offre et demande.

En attendant, on se demande bien ce que fait le gouvernement ? Car ce n’est pas avec les mesures symboliques décidées pour le prix de l’électricité que les choses vont changer pour les travailleurs qui doivent prendre leur voiture tous les jours. Or, il existe pourtant un mécanisme qui pourrait atténuer la hausse : le fameux cliquet inversé.

Le ministre de l’Économie aurait mis cette proposition sur la table affirme son cabinet cette semaine (mardi 8 février). Mais si le texte est prêt pour activer ce mécanisme il n’y aurait pas d’accord au sein du gouvernement de la coalition Vivaldi pour le mettre en œuvre. Aucun autre parti n’en voudrait. Ni les Bleus, ni les Rouges, ni les Verts assure-t-on.

Cela dit, la Belgique reste malgré tout encore épargnée si l’on adopte une vision européenne. En effet, en France et en Italie par exemple, plusieurs stations-service affichent des prix qui dépassent les deux euros le litre…

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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