Transformer le boulevard périphérique en voie verte : voilà la dernière volonté des élus de la Ville de Paris. Manifestement, l’idée couvait depuis quelque temps déjà, mais la semaine dernière, les porteurs du projet ont tenu une conférence de presse pour apporter quelques précisions quant à cette transformation qui serait en réalité une véritable révolution urbaine.
Les autorités nourrissent depuis longtemps la volonté de faire évoluer cette grande ceinture longue de 35 km qui encercle la capitale, notamment en raison de la tenue des Jeux olympiques de 2024 pour lesquels la France s’est engagée écologiquement. À cette occasion, la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), a d’ailleurs rappelé que 500.000 personnes vivent autour du périphérique et qu’elles sont donc exposées à sa pollution sonore et atmosphérique. Selon les chiffres de la municipalité, 130.000 habitants respirent un air particulièrement vicié tandis que 144.000 sont exposés à une pollution sonore supérieure aux normes fixées par le Code de l’Environnement.
Donner de l’air
Dans cette optique, Paris entend donc redonner de l’air aux Parisiens proches du périphérique tout en réduisant aussi la pollution générée par les automobiles qui sont évidemment nombreuses à emprunter ce « ring ». Car, si l’on se réfère à une étude de 2020 publiée par le cabinet Roland Berger et Kisio, le périphérique draine en moyenne 1,2 million de déplacements par jour, soit 3 % des trajets quotidiens en Île-de-France, des trajets qui vont pour l’essentiel de banlieue à banlieue.
Pour réduire l’impact et la nocivité du boulevard périphérique, Paris envisage dès lors de mettre en place une voie réservée au covoiturage afin d’éviter l’autosolisme. Et ce n’est pas tout : la municipalité prévoit aussi d’homogénéiser le nombre de files, ce qui signifie qu’il y aura bientôt deux voies de moins, car une sera réservée au covoiturage et une autre aux déplacements relatifs aux jeux olympiques et paralympiques. Voilà qui ne risque pas d’améliorer la fluidité.
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Pour les autorités, les Jeux olympiques constituent une opportunité extraordinaire pour accélérer la transition et éjecter le plus possible de voitures du centre-ville. « Nous souhaitons aller vers un usage plus vertueux de la voiture » a indiqué poliment David Belliard, adjoint EELV à la mairie de Paris lors de la conférence.
Pour la Ville, il ne s’agit de rien d’autre que de passer d’une ceinture grise à une ceinture verte qui serait – ce n’est pas difficile – beaucoup plus végétalisée, notamment par la plantation de 50.000 arbres.
Si tout cela donne très bien sur le papier, on se demande toutefois comment la Ville compte faire pour absorber le trafic routier du périphérique. Car il est clair qu’avec un boulevard urbain et des feux de circulation, la situation risque vite d’être ingérable. Bien entendu, les Parisiens ou les habitants de la périphérie pourraient se retourner vers d’autres moyens de transport, mais là aussi, il n’y a pas de proposition alternative. Sans doute, les autorités françaises pensent que le RER et le métro suffisent à la fois en termes de fréquence et de capacité autant que pour la sécurité.
Finalement, on se dit que tout le monde est logé à la même enseigne. En Belgique et à Bruxelles en particulier, les grands axes pénétrants dans la capitale sont en passe de devenir des boulevards urbains et des zones vertes. C’est le cas de l’A12, mais aussi de la fin de l’E40 situation ressemble et, plus récemment, de la fin de l’E411 dont le viaduc Herman Debroux sera démantelé.
Bien sûr, on n’a pas encore parlé chez nous du sort du Ring (R0) qui fait l’objet de beaucoup de débats sur son élargissement ou non. Mais il n’est pas impossible que l’exemple français donne des idées à nos décideurs en charge de la Mobilité. À suivre…
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