Auparavant, partir en vacances en voiture – a fortiori en famille – était synonyme d’économies. C’était le fait d’un moyen de transport mutualisé qui plus est permettait d’éviter le prix des péages dans les pays concernés si les voyageurs le souhaitaient.
Cela dit, ce postulat appartient désormais au passé, en tout cas tant que les prix des carburants sont tels qu’ils sont. Les crises successives – reprise trop violente de l’économie après le coronavirus et maintenant la guerre en Ukraine – ont totalement inversé la dynamique au point que l’avion est devenu plus intéressant. Une réalité de long terme ?
Dans ce contexte, on se demande si les vacances en voiture ne seront plus que l’apanage des riches ? Car il faut dire qu’en 5 ans, le prix des carburants a augmenté de… 100%. Un changement de paradigme qui, selon de nombreux observateurs, est parti pour durer.
Plus de 5.000 euros par an
Cette semaine, le prix des carburants a dépassé le seuil symbolique des 2 euros par litre. C’est le cas pour le Diesel et la super 98, sachant que la super 95 suivra le mouvement, car, sur les marchés internationaux, les turbulences continuent, notamment avec la récente annonce des USA et du Royaume-Uni d’un embargo sur le pétrole russe.
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Ces annonces auront pour effet d’accroître les tensions sur les marchés et donc les prix. Consciente de sa dépendance et de l’impact de ses propres sanctions vis-à-vis de la Russie sur son économie – et sa population –, l’Europe s’abstient. Du moins pour l’instant.
Dans ce contexte, le citoyen doit s’adapter. Et faire des choix. Car il suffit de prendre l’exemple d’un consommateur qui fait un plein par semaine. Cela lui coûtait 2.500 euros il y a 5 ans, mais plus de 5.000 euros aujourd’hui.
L’avion pas taxé de la même manière
De ce fait, les vacances en voiture pourraient coûter nettement plus cher aux familles. Voire plus cher qu’en avion, car la hausse des prix des carburants routiers n’est pas directement liée à celle du kérosène qui n’est pas plombée par une taxation belge ou européenne.
Dit autrement : le prix du kérosène a nettement moins augmenté que celui du Diesel ou de l’essence que l’on met sans sa voiture. De ce fait, les coûts des vols sont plus stables que ceux des trajets en voiture. Un comble, car les trajets en avion sont souvent plus futiles que ceux en voiture puisqu’on ne prend pas l’avion pour aller travailler tous les jours (ceux qui le feraient sont rares).
Le journal La Dernière Heure a même fait le calcul : pour un aller-retour Charleroi-Marseille – et en admettant une consommation de seulement 6 l/100 km –, le coût total (péages compris) reviendrait à 87 euros par personne (à condition d’être 4 en voiture) contre… 71,25 euros par personne pour un vol via Ryanair. Une sacrée différence qui pourrait en faire réfléchir plus d’un puisque le trajet ne dure que 3 heures au total contre 10 heures en voiture.
Or, cette différence pourrait encore s’accroître dans les prochaines semaines, car l’escalade dans le conflit Russie-Ukraine (et pays occidentaux) ne semble vraiment pas se calmer. Certes, la perspective de l’application du cliquet inversé pourrait restituer l’avantage à la voiture. Mais pour combien de temps ?
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