Londres étend sa zone de basses émissions

La ville de Londres a décidé d’étendre sa zone de basses émissions en raison de ses effets positifs qu’elle a sur la qualité de l’air. Cela dit, à l’heure de la Covid, l’initiative fait grincer des dents.

Publié le 3 novembre 2021
Temps de lecture : 3 min

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Les propriétaires des voitures les plus polluantes doivent, depuis lundi 25 octobre, s’acquitter de 14,80 euros par jour pour circuler dans le centre de Londres. Déjà en vigueur depuis deux ans dans le cœur de la ville, la mesure montre des effets positifs sur la qualité de l’air, se félicite la presse. Mais cette nouvelle taxe, en pleine période de reprise post-Covid-19, fait aussi grincer des dents.

Une zone de basses émissions multipliée par… 18 ! C’est la situation que connaissent les Britanniques depuis le 25 octobre dernier. En effet, depuis cette date, l’Ulez est d’application sur un territoire nettement élargi. Le périmètre couvre désormais

le quartier de Tottenham, au nord, à celui de Brixton, au sud. Dans cette zone, « les voitures Diesel achetées avant 2015 et les véhicules essence datant d’avant 2006 devront s’acquitter d’une taxe de 14,80 euros par jour pour circuler » a expliqué le quotidien The Financial Times. Et cela vaudra aussi pour les très courts trajets, il n’y aura pas d’exception.

Depuis 2017

En 2019, le maire travailliste Sadiq Khan a continué le travail de son prédécesseur, Boris Johnson et il a pris des mesures fortes pour bannir les voitures les plus polluantes du centre-ville. Il s’agissait en particulier de viser les véhicules les plus émetteurs de particules fines et d’oxydes d’azote (NOx), deux agents responsables de la mort de plusieurs milliers de personnes chaque année.

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Manifestement, le projet pilote mis en place depuis 2017 porte ses fruits puisqu’entre cette date et 2020, les concentrations d’oxydes d’azote ont baissé quatre fois plus vite que dans le reste de Londres. Les autorités ont constaté que l’Ulez a clairement incité les habitants à changer leurs habitudes et à ne plus payer pour polluer. Mieux : depuis l’annonce de l’élargissement de la zone, des milliers de résidents ont déjà pris leurs dispositions et ils ont notamment acquis des véhicules propres, aussi grâce en partie aux subventions publiques (61 millions de livres sterling).

Aujourd’hui, les autorités estiment que 80% des voitures présentes dans ce périmètre élargi répondent aux critères d’émissions. En outre, il n’y aurait pas iniquité sociale puisque les véhicules des classes les plus pauvres ne seraient en moyenne qu’un an plus âgé que ceux des classes aisées.

Néanmoins, plusieurs observateurs rapportent qu’il y a encore du chemin à faire et que les subventions ne règlent pas tout. En effet, Londres aurait aussi besoin d’un meilleur maillage pour le réseau de bornes de recharge tandis que les transports en commun devraient aussi montrer plus de fiabilité auprès des usagers.

Des mécontents

Bien entendu, la mesure fait aussi son lot de mécontents, notamment dans le contexte de la crise sanitaire du coronavirus, mais aussi de l’augmentation marquée du prix des carburants ces derniers mois. La situation économique au Royaume-Uni (comme ailleurs) est en effet compliquée et beaucoup voient d’un très mauvais œil la levée de cette nouvelle taxe.

Le maire de Londres, Sadiq Khan, aurait d’ailleurs refusé de reporter la mise en place de l’Ulez élargie, malgré les demandes de la Fédération des petites entreprises. On suppose que l’objectif anglais d’interdire la vente des voitures thermiques dès 2030 n’y est pas étranger.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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