Lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, la Belgique ne s’est pas présentée comme une nation unie. C’est le moins que l’on puisse dire et cette réalité a d’ailleurs été admise par Philippe Henry, ministre wallon du Climat qui a indiqué que « les positions des différents partis sont trop éloignées ».
Beaucoup espéraient pourtant qu’un accord soit trouvé lors de la COP26. Ou du moins qu’une ébauche relativement claire soit établie pour déterminer quels efforts devaient être consentis et par qui. Malheureusement, les politiques ne se sont pas entendus et ils ne sont pas parvenus à un accord. Pire : la tension était telle qu’une réunion entre ministres qui devait avoir lieu ce mardi a même été reportée. « À court terme, il est impossible de parvenir à un accord intrabelge », a encore confirmé Philippe Henry.
Pendant ce temps, les Flamands se demandent si ce sera à eux d’assumer l’essentiel des efforts pour le pays. Et ils se demandent également si la Wallonie embrassera ou non les mêmes ambitions climatiques. « Il y a encore trop de désaccords », a complété le ministre wallon. Une déclaration qui sonne comme un air de déjà-vu.
Pourtant, dans le cadre du package européen « Fit for 55 », notre pays va devoir réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 47 % d’ici à 2030 (par rapport à l’année 2005) pour les secteurs non industriels, à savoir le transport, les bâtiments, l’agriculture et la gestion des déchets. Le gouvernement flamand, piloté par Jan Jambon (N-VA), estime que la Région flamande ne pourra toutefois réduire les émissions de CO2 que de 40 % d’ici 2030 (un objectif tout de même rehaussé de 5%).
Problème : cette perspective s’appuie aussi pour une part sur une série de nouvelles mesures annoncées par le gouvernement fédéral, mais pour lesquelles il n’existe pas encore de méthodologie permettant d’en mesurer les effets pour chacune des Régions. Dans ce cadre, l’objectif de 47% ne pourrait pas être atteint, d’autant que le ministre Henry a reconnu aussi que la Wallonie ne disposait pas des moyens de la Flandre pour accompagner cette transition vers le bas carbone.
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Les citoyens qui paient
Comme on s’en doute, ce sont à nouveau les citoyens qui seront certainement les grands perdants de cette situation. En particulier, les Flamands seront contraints d’adopter la voiture électrique (plus chère), de mieux isoler leur habitation et probablement aussi d’équiper leur maison d’une pompe à chaleur, puisque le chauffage au gaz sera interdit à terme.
Cette décision ne manquera pas de susciter la colère au nord du pays, une situation délicate à laquelle s’ajoute le paradoxe de la fermeture des centrales nucléaires au profit de centrales au gaz plus émettrices de CO2. Et pourtant, les ONG environnementales estiment que ces efforts sont encore insuffisants…
De la patience
Le dialogue n’est pas pour autant rompu. Cela dit, il faudra encore de la patience, car notre pays ne doit présenter la version actualisée et renforcée de son Plan national Energie-Climat 2030 à la Commission européenne qu’en 2023. Un laps de temps pendant lequel rien ne risque d’être mis sur pied. Et ce sera à nouveau autant de temps perdu.
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