Dans le monde de la vente automobile, il fut un temps où trafiquer le compteur kilométrique était une pratique répandue, même si elle était illégale. La tentation était en effet grande de gagner quelques milliers de kilomètres afin de faire remonter ostensiblement le prix de vente. Question : cette pratique existe-t-elle encore aujourd’hui avec nos voitures bourrées d’électronique et qui plus est de plus en plus protégées contre les hacking ou piratages.
Une voiture sur trois en Allemagne
L’ADAC allemand – la plus grande association d’automobilistes – a mené l’enquête et elle a mis en lumière que cette pratique existe toujours. Il suffirait en effet d’acquérir un petit appareil coûtant 150 euros pour pouvoir opérer en toute tranquillité. L’ADAC a mené cette enquête car en Allemagne, une voiture d’occasion sur trois affiche un faux kilométrage !
En Belgique, une bonne part des voitures d’occasion proviennent de l’étranger où les systèmes de contrôle de kilométrage sont purement consultatifs, voire n’existent tout simplement pas. C’est notamment le cas de la France et de l’Allemagne, des pays desquels proviennent de nombreuses voitures d’occasion.
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Test grandeur nature
Pour démontrer ces fraudes répétées et fréquentes, l’ADAC a sélectionné 3 voitures modernes (Ford Kuga de 2019, Opel GrandLandX de 2020 et une Peugeot 208 de 2019) dans le but de trafiquer leur compteur et de montrer à quel point c’était facile. Grâce à un appareil de diagnostic ne coûtant pas plus de 150 euros, les experts ont facilement trafiqué le compteur.
Comment les repérer ?
Il n’est malheureusement pas possible de repérer un compteur trafiqué. L’opération qui est entièrement électronique ne laisse aucune trace dans les circuits imprimés.
Le seul moyen de défense reste vos yeux qui vous permettront de détecter un usage anormal ou un usage qui a semblé plus régulier que ce que le compteur affiche en réalité. C’est clairement un exercice compliqué qui n’est pas à la portée de tous. Aussi, il peut être utile de faire appel à un expert automobile pour procéder à une évaluation. Bref, les années passent, mais l’histoire change peu.
Il faut noter qu’en Belgique, si une fraude est repérée, elle est automatiquement indiquée sur le Car-Pass, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour le secteur et surtout les acheteurs. Selon les derniers chiffres (2016), 5% des voitures d’occasion vendues en Belgique voient leur compteur trafiqué.
Il s’agit bien souvent de voitures provenant de l’étranger où un système de surveillance systématique tel que le Car-Pass n’a pas été mis en place. Plus de 70.000 voitures d’occasion sont importées chez nous chaque année, soit un bon 10% du parc de (re)vente.
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