Le prix du baril de pétrole a nettement augmenté ces dernières semaines et il a encore toutes les chances de le faire en raison de la guerre entre l’Ukraine et la Russie qui implique de plus en plus la communauté internationale et l’Europe en particulier. Actuellement, le prix du baril de pétrole (Brent) tourne autour des 100 dollars alors qu’il naviguait encore gentiment à 75 dollars en juillet dernier avec un pic à 85 dollars en octobre 2021.
A la pompe, cette hausse engendre des records au niveau des prix : le seuil des 1,9 euro/l a été franchi la semaine dernière et on s’attend à ce que de nouvelles hausses soient annoncées dans les semaines qui viennent, probablement pour atteindre (peut-être) le cap fatidique des 2 euros/l. Or, ces prix records peuvent étonner, car lors de la crise de 2014, le baril dépassait les 113 dollars, mais sans engendrer des prix aussi élevés dans les stations-service. Pourquoi ?
La faute à l’euro, mais pas seulement
Si le prix d’un litre de carburant est composé de nombreux facteurs, il dépend aussi des taux de change sur les marchés. Et en 2014, il faut se souvenir qu’on avait un euro nettement plus fort qu’aujourd’hui. Or, tous les échanges se font en dollars et pas en euros, ce qui implique que le client européen payera déjà plus cher à la base.
Deuxième composante : les accises. Il faut rappeler par ailleurs qu’entre 2014 et 2018, le gouvernement Michel a sérieusement accru la pression fiscale sur le Diesel. Concrètement, on est passé de 348 euros par mètre cube de carburant à… 600 euros par mètre cube en 2018. Faites le compte : c’est presque du simple au double (à peu de choses près). Ce sont donc ces deux éléments combinés qui expliquent aujourd’hui que les prix atteignent des records dans les stations-service : entre juin 2021 et ce 1er mars 2022, le litre de Super 95 est dès lors passé de 1,6730 à 1,869 euro.
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De la volatilité pour longtemps encore
Toutes les projections indiquent que des prix élevés et beaucoup de volatilité (fluctuations) vont subsister sur le marché international de l’énergie même si, à l’heure actuelle, les sanctions occidentales ne touchent pas (encore) le secteur énergétique russe (la Russie compte pour 30% de nos importations en pétrole).
Cela dit, l’interdiction pour les banques russes d’utiliser le réseau Swift, l’interdiction d’accès aux bateaux russes à de nombreux ports ou les nouvelles pressions qui ont été décrétées pour bloquer la Banque Nationale russe risque encore d’ajouter de la pression à ce marché qui n’en a vraiment pas besoin. Il reste donc beaucoup d’inconnues.
Si la guerre s’arrêtait, le prix du baril serait amputé de ce qu’on appelle « la prime de risque » qui est de l’ordre de 10 ou 15 dollars. Cela permettrait de renouer avec un cours autour des 85 dollars, comme en octobre 2021. Mais on en est loin, hélas.
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