En matière d’énergie, les mauvaises nouvelles se suivent et, malheureusement, se ressemblent : outre les prix du gaz qui atteignent des sommets, le prix des carburants à la pompe flambe aussi depuis plusieurs semaines et en particulier suite à la guerre en Ukraine et à la reprise économique post-Covid. Les tensions sur les marchés restent vives au point que le litre d’essence a franchi ce mardi 17 mai pour la première fois de son histoire la barre des 2 euros/litre.
Le gouvernement avait pourtant pris des mesures, notamment celle de réduire de manière forfaitaire les accises (-17,5 cents). Cela dit, sur les marchés internationaux, les prix sont aujourd’hui trop volatils et les fluctuations autour du baril de pétrole sont très brutales. On souhaiterait évidemment que le gouvernement puisse faire davantage (puisque les recettes TVA sont augmentées, elles, dans le calcul du prix au litre), mais il n’en aurait pas la possibilité d’une part parce que les finances publiques sont au plus bas, mais aussi parce que tant que le niveau maximum des accises n’est pas atteint au niveau européen (et il reste 9,5 cents à l’heure d’écrire ces lignes), le système du cliquet inversé ne peut pas entrer en fonction.
Une situation qui peut empirer ?
Les consommateurs et les automobilistes se demandent donc de quoi l’avenir sera fait. Et il ont raison, car la situation pourrait encore empirer dans les semaines qui viennent. En effet, la perspective, toujours à l’étude, d’un embargo européen sur le pétrole russe pourrait à nouveau faire monter les prix, car il faudrait alors dériver du pétrole depuis d’autres endroits de la planète, ce qui créerait une nouvelle concurrence. En outre, certains pays qui sont plus fragiles économiquement (le Sri Lanka notamment) indiquent qu’ils manquent déjà de pétrole, ce qui n’est pas de nature à calmer le jeu.
Selon Damien Ernst, professeur à l’ULiège et spécialiste de l’énergie, il faut être particulièrement attentif aux cours du Diesel qui ont toutes les chances de flamber. Interrogé par La Dernière Heure, le spécialiste ne craint pas d’agiter le spectre d’un litre de mazout à 3 euros d’ici à la fin de l’été. Sérieusement ? On se demande bien quelles pourraient être les (nouvelles) raisons d’une telle augmentation (+50%) ?
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Pour Damien Ernst, cela proviendrait d’une capacité de raffinage réduite si un embargo devait intervenir sur le pétrole russe. Car c’est bien la Russie qui nous fournit 30% du Diesel brut. Or, selon Ernst, le raffinage du Diesel est un processus long qui pourrait alors déboucher sur des pénuries et des ruptures d’approvisionnement. Actuellement, les États-Unis ont augmenté leur production de pétrole de schiste qu’ils acheminent vers l’Europe, mais le problème, c’est que la production de Diesel est nettement plus compliquée avec ce carburant brut.
Tous les carburants ?
Damien Ernst est un habitué des sorties fracassantes dans la presse. Mais selon lui, la réalité d’un Diesel à 3 euros/litre pourrait arriver plus rapidement que prévu. Puis s’étendre à l’essence. Pour réduire les risques, il faudrait donc que les gens comprennent qu’ils doivent moins se déplacer. Il n’y a que cette attitude qui pourrait entraîner un rééquilibrage entre offre et demande. Sans cela, l’augmentation est garantie, peut-être même jusque 4 euros renchérit encore le professeur à nos confrères… Si cette projection s’avère exacte, pour ceux qui partent, les vacances risquent donc de leur coûter très cher.
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