Prix du Diesel au plus bas : cela va-t-il durer ?

Le prix du Diesel atteint son niveau le plus bas depuis la crise en Ukraine. Cela va-t-il durer ? Il faut rester prudent dans les contextes géopolitique et économique actuels et qui sont des plus instables.

Publié le 23 novembre 2022
Temps de lecture : 3 min

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Depuis une dizaine de jours, les prix des carburants fossiles (essence, Diesel, mazout de chauffage) diminuent. Pour le consommateur, c’est évidemment une bonne nouvelle, notamment pour ceux qui se chauffent au mazout puisque le prix au litre (commande plus de 2.000 litres) est retombé à 1,098 euros, soit le niveau observé en avril dernier.

Toute la question est évidemment de savoir si cette baisse des prix a des chances de se poursuivre. Ou si, au contraire, c’est le calme avant la tempête, comme l’a annoncé Joe Biden il y a quelques semaines, avertissant d’une hausse brutale des prix à partir du 5 décembre 2022.

La fédération prudente

Pour la Brafco, la fédération belge des négociants en combustibles et carburants, cette tendance à la baisse s’explique en fait facilement et elle est le résultat de la réaction rapide du secteur à l’embargo russe sur les produits pétroliers. C’est un paramètre important, mais pas le seul. En effet, l’économie chinoise est à nouveau prise dans la tourmente en raison de la politique zéro Covid du pays et qui mène en ce début d’hiver à de nouveaux confinements brutaux de très grandes villes, comme à Pékin. Cette politique fait évidemment hoqueter l’économie chinoise qui est contrainte de fermer temporairement de grandes usines, comme celle qui fabrique les iPhone par exemple. Et sans activité économique, il n’y a évidemment pas de consommation énergétique et donc pas de demande

En outre, il y a quelques semaines, l’euro avait marqué le pas face au dollar, la valeur de l’euro étant même descendue sous celle du dollar, une première en plus de 20 ans. Cela dit, l’euro s’est entretemps redressé, ce qui place le vieux continent en meilleure posture pour acheter les barils qui se paient en dollars.

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Tous ces facteurs ont contribué à faire chuter le prix du baril : de 100 dollars en août, il se négocie désormais autour des 90 dollars. Actuellement, le scénario catastrophe qui prévoyait un baril à 120 ou 130 dollars s’éloigne donc peu à peu.

Le calme avant la tempête ?

Cette tendance va-t-elle se poursuivre ? C’est évidemment très difficile à dire et il faut donc rester prudent avec les projections. Pourquoi ? Parce que si les choses sont un peu plus calmes actuellement, rien ne dit qu’un grain de sable dans les rouages ne provoquera pas un nouvel emballement des marchés. Avec la guerre en Ukraine, l’équilibre international reste fragile tandis qu’il ne faut pas faire de grands mystères quant à ce qui se passerait si la Chine abandonnait sa politique zéro Covid. Il est clair que la reprise économique du pays entraînerait une solide hausse des prix, d’autant que nombre d’entreprises (européennes aussi) se sont tournées vers le gasoil pour assurer les processus de production, le filon du gaz étant devenu trop incertain. La demande potentielle est donc bien là.

Actuellement, la Brafco indique qu’il n’y a en tout cas aucun risque de pénurie, car l’approvisionnement ne fait pas défaut tandis que les stocks sont pleins.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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