C’est le retour des CODECO (les Comités de Concertation) que l’on avait connu lors de l’épidémie de Coronavirus. Car la crise de l’énergie frappe durement le pays, à la fois les entreprises qui voient leurs factures exploser et donc leur compétitivité s’écraser ainsi que les ménages qui ne peuvent plus joindre les deux bouts. Longtemps, le gouvernement a semblé gamberger alors que des mesures ont déjà été prises depuis plusieurs semaines dans les pays limitrophes comme la France ou l’Allemagne.
D’entrée de jeu, le Premier ministre, Alexander De Croo (Opel vld), a indiqué « il n’y a pas de solutions miracles, mais nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous en sortir. » Le décor est planté : on pourra y arriver par petits essais, mais il n’y aura pas de grande réforme ou de grandes aides sur lesquelles compter. En tout cas pas tout de suite.
Quelques mesures
Plusieurs décisions ont été prises lors de ce CODECO, mais elles restent à affiner, notamment pour les entreprises pour lesquelles des concertations devront être organisées avec les secteurs. Parmi les mesures prises, il faut retenir.
Les accises sur l’essence et le Diesel ont été baissées de manière forfaitaire il y a plusieurs semaines. Au total, la ristourne atteint les 17,5 cents. Cette mesure était initialement prévue jusqu’à la fin de l’année, mais elle sera prolongée jusqu’en mars 2023 tout comme la TVA sur le gaz et l’électricité. Et c’est tout ? Et oui, c’est tout, ce qui fait déjà un peu court étant donné que les pays voisins se montrent plus soutenant pour leur population.
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En France par exemple, le prix au litre connaît une baisse importante depuis le 1er septembre 2022, avec une ristourne qui, au total, atteint les 50 cents/litre. De même, aux Pays-Bas, le gaz naturel destiné au transport routier bénéficie aussi d’avantage et il reste donc payable. Est-ce suffisant ? Probablement pas. Car entretemps, l’Euro a perdu du terrain face au dollar, ce qui rend le prix des carburants plus cher pour les Européens.
Le gouvernement ajoute que par souci d’équité, un nouveau geste (mais on ne sait pas encore lequel) sera fait pour ceux qui se chauffent au mazout. Le gouvernement prolongera aussi le tarif social pour le gaz et l’électricité jusqu’à la fin mars 2023.
Le gouvernement va aussi chercher des solutions avec les banques pour que ceux qui éprouvent des difficultés à payer leur emprunt hypothécaire puissent bénéficier de reports. Ce n’est encore qu’une idée, car elle doit évidemment être débattue avec les organismes financiers. Cela dit, encore une fois, si la mesure peut donner un ballon d’oxygène à certains ménages, ce n’est que reporter le problème en donnant simplement la priorité au paiement de la facture énergétique, mais pas à la sécurisation dudit ménage sur le long terme (la brique).
Moins consommer
Parmi les autres mesures, il y a celle de la sobriété énergétique. Le gouvernement entend par exemple baisser le chauffage à 19°C dans les administrations et bâtiments publics, mais aussi éteindre les lumières dans ces bâtiments. Le gouvernement invite également les particuliers à faire de même. « Les petits ruisseaux font les grandes rivières » a expliqué Alexander De Croo. Sur ce point, il ne s’agit donc que de mesures de bon sens que, probablement, bien des ménages ont déjà adopté ces comportements depuis belle lurette. Et pour l’éclairage public des routes et des autoroutes ? Le gouvernement envisage de plonger des tronçons dans le noir, mais on ignore encore lesquels et dans quelles proportions.
La taxation des superprofits des pétroliers ou des entreprises versées dans l’énergie est aussi à l’ordre du jour, même s’il n’y a encore aucun mécanisme concret. Pour le gouvernement, il s’agira de constituer une manne, comme c’est actuellement fait avec la rente nucléaire, de sorte que ces moyens puissent servir ensuite à soutenir la population et les entreprises dans le besoin.
Enfin, les fournisseurs d’énergie devront aussi pouvoir accepter sans rechigner les plans d’apurement demandés par les consommateurs. On évoque également une réforme de l’offre de produits, y compris les contrats fixes, en vue de faire baisser les prix et les surprofits. Le gouvernement rappelle aussi le taux réduit de TVA à 6% pour les travaux économiseurs d’énergie. Dans ce cadre, les seuils pour les productions d’énergies renouvelables devraient encore être baissés afin d’offrir un accès plus rapide à cette TVA réduite.
Que penser de ce CODECO ? Et bien que les mesures prises sont symboliques et qu’elles ne constituent absolument pas de nouvelles solutions. Il s’agit simplement de prolongation de mesures existantes ou alors de quelques ajouts qui ne relèvent pas d’une nouvelle réflexion puisque ceux-ci ont déjà été évoqués par le passé (révision des contrats, etc.) Par contre, aucune trace de la réforme de la formation des prix de l’énergie.
Or c’est bien de mesures ambitieuses que l’on a besoin immédiatement à la fois pour les ménages et les entreprises. Tout ce que l’on espère, c’est qu’au cours du prochain CODECO programmé pour le mois de septembre, le gouvernement se montrera plus clairvoyant et entreprenant…
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