Les biocarburants sont des carburants produits à partir de matières premières végétales ou issues d’organismes vivants. Ils s’opposent ainsi aux carburants dits « fossiles » qui résultent d’un processus de dégradation long de plusieurs milliers d’années. Pour les autorités européennes qui ont imposé il y a plusieurs années déjà une part de biocarburants dans les carburants fossiles (7% par exemple dans un litre de Diesel), le développement et l’utilisation de ces carburants présentent des avantages, notamment pour l’environnement.
En théorie, les biocarburants offrent l’avantage de ne pas augmenter les émissions de CO2, car le CO2 rejeté lors de leur utilisation a été capté tout au long de la croissance des organismes végétaux. De ce fait, leur usage n’engendre donc pas de nouvelles molécules de CO2, comme c’est le cas avec les carburants fossiles. Il existe bien entendu plusieurs types de biocarburants : l’éthanol, l’huile végétale pure (colza), le bio-ETBE (éthyl-tertio-butyl-éther) qu’on peut ajouter à l’essence et, enfin, le biodiesel qui est composé d’esters méthyliques d’huile végétale et qui compte pour 10% dans un litre de Diesel vendu à la pompe.
Un surcoût de 1 milliard d’euros
Oui, mais voilà, le prix des biocarburants issus de culture naturelle représenterait un surcoût non négligeable pour le portefeuille des Belges révèle une étude d’Inter-Environnement Wallonie (IEW) et du Bond Beter Leefmilieu (BBL). Pour ces deux associations écologistes, l’équation présentée comme gagnante du biocarburant serait même totalement fausse, car elle ne permettrait même pas d’économiser des gaz à effet de serre.
En effet, chez nous, ces biocarburants utilisés seuls ou ajoutés dans notre essence ou notre Diesel seraient essentiellement des extraits d’huile de palme et de soja dont l’exploitation entraîne la disparition de la forêt.
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En outre, les prix des denrées alimentaires ont nettement augmenté ces derniers mois de sorte que l’utilisation de biocarburants représenterait un coût supplémentaire de l’ordre d’un milliard d’euros par an.
Selon les deux associations, il faudrait donc que l’Union européenne revoit sa copie et qu’elle accepte de réduire la part de biocarburants dans nos fuels. Pour 2030, le mix de biocarburants dans un litre de Diesel devra atteindre 10,45% (contre 7% aujourd’hui pour le Diesel, très justement nommé « B7 »), mais pour ces militants écologistes, il faudrait qu’il puisse être réduit à 1,75%. Et c’est évidemment identique pour l’essence dans laquelle on ajoute 10% d’éthanol (nommée « E10 »).
Quelle solution ?
Interrogée par l’Agence Belga, la fédération des pétroliers, Energia, indique qu’elle n’est pas contre de réduire la part de biocarburants, mais qu’il ne faut pas que cela se fasse avec du pétrole fossile qui ne ferait que remonter les taux de CO2.
La Fédération préconise plutôt une solution circulaire et notamment celle d’utiliser du HVO (huile végétale hydrotraitée) qui est un déchet et qui permet de réduire de 90% les émissions de gaz carbonique par rapport à un litre de Diesel fossile.
On imagine que pour revoir la législation à ce niveau, il faudra un temps fou, et ce alors qu’on nous annonce une crise alimentaire mondiale. Un paramètre qui influencera très certainement aussi les prix à la pompe dans les prochains mois…
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