Dans le domaine de l’électrification des transports, la technologie de l’hydrogène reste actuellement encore au second plan par rapport aux solutions à batterie. C’est probablement dommage, car l’hydrogène a certainement une très belle carte à jouer en matière de réduction des émissions de carbone. Parmi les avantages de la formule, il faut citer l’autonomie nettement supérieure ainsi que la rapidité de ravitaillement qui sont similaires à ceux des voitures thermiques actuelles.
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L’œuf et la poule
On peut se poser la question de savoir pourquoi la technologie de l’hydrogène ne s’impose pas d’elle-même aujourd’hui alors qu’elle existe pourtant depuis de nombreuses années et qu’elle a donc fait ses preuves ? Comme souvent, c’est un peu l’histoire de l’œuf et de la poule : l’offre de véhicules à hydrogène et l’infrastructure de ravitaillement restent limitées, ce qui, forcément, limite la demande. De ce fait, peu de voitures à hydrogène sont proposées sur le marché et elles restent aussi très onéreuses. Et c’est un cercle vicieux : les faibles volumes de production n’incitent pas les marques à élargir leur offre ni à trouver des pistes de réduction des coûts de production.
Cela dit, la discrétion de l’hydrogène est aussi sans doute due à des choix politiques. Et avec une véritable volonté de la part des dirigeants, il y a toujours moyen de changer les choses. C’est le cas aux Pays-Bas où le gouvernement vient de décider d’investir pas moins de 125 millions d’euros pour accompagner le déploiement des véhicules à hydrogène et rendre ce moyen de transport opérationnel. Et cette initiative ne concerne pas uniquement les voitures particulières, mais aussi le secteur des transports lourds, qui identifie plus d’avantages dans les modèles à pile à combustible que dans les modèles à batterie. Encore une fois, l’autonomie et la possibilité de ravitailler rapidement font la différence.
Des subventions
Avec ce budget, le gouvernement néerlandais ambitionne de mettre des milliers de véhicules à hydrogène sur les routes, mais aussi d’installer au moins 40 stations de ravitaillement dans tout le pays ainsi que d’ouvrir une gigantesque usine de production d’hydrogène en mer au-dessus de Groningue. Pour ce faire, un plan d’investissement prévoyant des subventions est prêt. Les entreprises de transport et les exploitants de stations-service peuvent d’ores et déjà déposer un dossier de candidature. A priori, le marché devrait être suffisamment réceptif pour rentabiliser les projets sur le court terme. Ainsi, pour chaque station-service d’hydrogène, 40% des coûts issus de la construction peuvent être subventionnés, à condition que les stations-service soient dimensionnées autant pour les camions que pour les voitures et, plus encore, qu’elles soient accessibles au public.
Des subventions sont également prévues pour l’acquisition d’un camion ou d’une camionnette fonctionnant à l’hydrogène, afin de tenter de compenser la différence de prix avec un véhicule thermique conventionnel. Les pouvoirs publics prendront en charge 80% du surcoût, ce qui pourra facilement représenter quelques dizaines de milliers d’euros par véhicule. Voilà un bel exemple à suivre !
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