Dès ce 1er octobre 2022, une série de modifications sont introduites pour le Code de la route. Mais pourquoi diable le modifier ? Car certaines règles datent de plusieurs dizaines d’années tandis qu’il faut aussi composer avec l’évolution naturelle des technologies ou des besoins. Selon Georges Gilkinet (Ecolo), ministre fédéral de la Mobilité, l’objectif est d’améliorer la cohabitation entre les différents types d’usagers, ce qui semble logique dans le sens où les utilisateurs de vélos ou de moyens de mobilité douce sont de plus en plus nombreux.
Par exemple, un changement interviendra aux abords des écoles où les vélos seront autorisés à utiliser des places de parking pendant toute la journée de cours, soit de 7h30 à 18h. Et une fois le soir venu, les riverains pourront réinvestir ces places de parking. Pour Georges Gilkinet, cette mesure qui sera accompagnée de l’introduction d’un nouveau panneau vise à offrir plus de flexibilité dans l’organisation du stationnement. Et gare à celui qui ne respecte pas ces nouvelles règles : l’amende s’élèvera à 58 euros (infraction du 1er degré).
Speed pedelec
Les vélos dit speed pedelec (dont la vitesse atteint les 45 km/h) étaient déjà autorisés sur les Ravel et les halages lorsqu’un panneau « Cyclo P » était présent. Désormais, ces vélos plus rapides seront aussi tolérés sur les trottoirs partagés le long des voies limitées à 50 km/h et ils devront aussi emprunter la piste cyclable sur les routes de plus de 50 km/h, ce qui n’était pas autorisé jusqu’à présent. L’objectif est d’harmoniser les législations relatives aux speed pedelec ains qu’aux vélos traditionnels. C’est ce qui explique que les speed pedelec pourront aussi passer au feu rouge, comme les cyclistes le font actuellement.
En outre, deux nouveaux types de vélos sont reconnus dans le Code de la route. Il s’agit des vélomobiles (dotés d’un carénage) ainsi que les « vélos couchés ». Ceux-ci seront autorisés à utiliser la chaussée sur les voies jusqu’à 50 km/h, et ce même si une piste cyclable est disponible. Ce changement est motivé par la volonté de les rendre plus visibles des automobilistes qui éprouvent souvent des difficultés à les détecter.
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Autre nouveauté : tous les vélos devront obligatoirement être équipés d’une signalisation supplémentaire latérale jaune ou orange. Un paradoxe puisque, jusqu’ici, c’était interdit !
Et les voitures ?
Pour les automobiles, il y a aussi quelques changements à épingler. Par exemple, un panneau disparaît : celui interdisant l’usage du régulateur de vitesse. Pour rappel, ce panneau avait été introduit il y a une quinzaine d’années dans les lieux à fort risque d’embouteillages soudains (comme le ring de Bruxelles) et il était surtout destiné aux camionneurs. Aujourd’hui, le gouvernement prend donc la décision de le supprimer, car il est jugé comme plus compatible avec les régulateurs intelligents qui détectent les véhicules qui précèdent.
Ce n’est pas tout : certaines règles concernent les voitures électriques et notamment celles qui « occupent » plus que de raison les emplacements dédiés à la recharge. Désormais, les voitures qui ne seront pas connectées à la borne seront verbalisées (58 euros).
Enfin, un nouveau marquage est introduit pour les passages à niveau qui restent des lieux critiques pour les accidents. Un damier sera dessiné au sol pour les rendre plus visibles et pour mieux identifier les zones à ne pas occuper pour des raisons de sécurité.
Des ambitions ?
Interrogé par Sud Presse, Georges Gilkinet est parfaitement conscient du haut niveau d’accidents mortels qui subsiste aujourd’hui en Belgique. Des états généraux de la sécurité routière ont eu lieu et ils avaient débouché sur 32 mesures visant à réduire de 50% le nombre de tués sur nos routes d’ici à 2030. Mais cela ne suffira pas selon le ministre et il est selon lui temps de prendre des mesures fortes pour modifier les comportements.
Parmi les mesures en préparation, il faut citer la détection semi-automatique du téléphone au volant. Mais ce n’est pas la priorité. Pour le ministre de la Mobilité, il faut surtout améliorer la cohabitation entre les usagers de la route. Et c’est bien l’objet des modifications opérées dans le Code de la route.
Le ministre dit aussi vouloir s’attaquer aux récidivistes qui provoquent souvent les accidents les plus graves. Pour cela, il faudra revoir la catégorisation des infractions et lutter encore une fois contre les comportements sources d’insécurité. Georges Gilkinet estime que les accidents de la route ne sont pas une fatalité et que pour modifier les comportements, il faut aussi un système progressif dans les sanctions pour les excès de vitesse.
Idem pour l’alcool au volant. Actuellement, le seuil de l’amende pour conduite sous influence est de 0,8 g/l de sang. C’est selon le ministre beaucoup trop élevé par rapport aux autres pays européens. Autre levier essentiel pour Gilkinet : la formation, tant pour les nouveaux conducteurs que pour ceux qui ont été sanctionnés.
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