Alors que les débats vont bon train en Wallonie concernant la réforme de la fiscalité automobile – que l’on espère voir aboutir avant les congés politiques, à partir du 21 juillet –, la Région bruxelloise ne semble pas avoir abandonné l’idée de l’instauration d’une taxe kilométrique. C’est ce qu’a déclaré la ministre de la Mobilité régionale, Elke Van den Brandt (Groen), à nos confrères du groupe Sud Presse.
Il faut dire que le projet est en route depuis 2020, mais les discussions restent compliquées, semble-t-il, avec les autres régions, car il faut aboutir à un accord qui ne serait pas de nature à pénaliser les citoyens flamands, comme les Wallons. Il faut en effet que le système mis en place soit socialement équitable et qu’il ne fasse pas doublon avec les actuelles taxes de mise en circulation et de circulation déjà en vigueur dans les régions limitrophes. Et on peut aussi s’inquiéter de la soutenabilité financière de cette taxe kilométrique par les travailleurs, à l’heure du carburant hors de prix. Il ne faudrait en effet pas que les navetteurs refusent de venir à Bruxelles, ce qui entraînerait probablement une délocalisation massive des entreprises installées dans la Région de Bruxelles-Capitale.
Toujours d’actualité
Selon Elke Van den Brandt, les groupes de travail en charge de ce projet de taxe kilométrique sont toujours à l’œuvre et en contact permanent avec les autres régions, car un accord global est la seule issue possible pour l’instauration de cette taxe kilométrique. Pour le projet qui s’inscrit dans le plan de mobilité Smart Move, il s’agit de taxer l’utilisation et non plus la possession de la voiture, car « si on ne fait rien, les embouteillages vont rester là », a indiqué Elke Van den Brandt à Sud Presse.
Pour la ministre, il s’agit de réduire la congestion et la taxe kilométrique pourrait contribuer à y parvenir. L’objectif : 24% de trafic en moins le plus rapidement possible, sachant qu’avec 20% de trafic en moins, les projections montreraient que les embouteillages feraient partie des souvenirs. À voir, car un quartier n’est pas l’autre et certains sont évidemment plus touchés par la congestion que d’autres.
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Pour Elke Van den Brandt, la question n’est plus de savoir si on arrivera à la taxe kilométrique, mais bien quand on y arrivera et sur quel territoire, car elle estime que ce sera la seule issue viable. « C’est le futur du système fiscal », a-t-elle déclaré à Sud Presse. La ministre de la Mobilité régionale est soutenue dans sa démarche par Alain Maron (Ecolo), ministre en charge de la Transition climatique, de l’Environnement, de l’Énergie et de la Démocratie participative. Celui-ci indique qu’une partie des recettes doit être réinvestie dans la Mobilité, aussi dans une optique sociale. En effet, pour le ministre, une partie des recettes doit pouvoir être utilisée pour aider celles et ceux qui ont des difficultés à garantir leur droit à la mobilité. Sous quelles formes ? Subsides ? Gratuité des transports en commun ? Il y a probablement des pistes, mais pas de réponse à l’heure actuelle.
Alain Maron espère qu’à terme, le centre de Bruxelles soit accessible en 10 minutes seulement depuis la périphérie tandis qu’il espère aussi que les navetteurs utiliseront enfin les parkings de délestage aux portes de la ville qui sont aujourd’hui largement sous-exploités. On se dit que, finalement, ce sont probablement les navetteurs qui seront les plus pénalisés, car ils seront potentiellement obligés d’avoir une voiture, de la laisser dans un parking de délestage, puis d’encore payer pour les transports en commun pour se rendre sur leur lieu de travail. On peut de ce fait se poser la question du temps de trajet vers son lieu de travail. Plus court ? Plus long ? L’avenir nous le dira. On se dit que la vision n’est finalement que de désengorger Bruxelles et peu importe où le trafic automobile se reporte…
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