Jusqu’ici, les autorités appliquent plutôt la méthode répressive vis-à-vis des automobilistes. C’est le cas pour les excès de vitesse ou les comportements inacceptables – ce qui est normal –, mais aussi de plus en plus pour la liberté de circulation. On le voit notamment avec les LEZ ou les zones d’accès restreint qui exigent de plus en plus des efforts financiers de la part de ceux qui souhaitent y pénétrer. Dernière preuve en date, le système de péage urbain SmartMove imaginé à Bruxelles ne procèdera pas différemment : il faudra payer cher et vilain pour aller travailler à la capitale. Bref, pour changer les comportements, les gouvernements appliquent donc la politique du bâton, mais jamais de la carotte.
Il y a cependant d’autres manières de gagner l’adhésion de la population. C’est ce que se sont dit les autorités de la ville de Lille, en France, qui dès septembre 2023 vont mettre en place un système de récompense financière afin de sensibiliser les automobilistes à réduire la pollution et à désencombrer les grands axes. Concrètement, décaler un trajet, faire du covoiturage, prendre les transports en commun ou faire du télétravail pourra rapporter deux euros par trajet évité avec un maximum de 80 euros par mois. Pas idiot.
Décongestionner
L’objectif de la métropole est de décongestionner le trafic, particulièrement sur les grands axes tels que la A1 ou la A23. De cause à effet, cette décongestion devrait aussi permettre d’améliorer la qualité de l’air.
En réalité, cette idée de récompenser les automobilistes n’est pas neuve. En effet, le projet de la Ville de Lille s’inspire de celui mené par Rotterdam où les usagers conciliants peuvent gagner jusqu’à 3 euros par trajet et jusqu’à 400 euros par mois s’ils évitent les axes principaux entre 15h et 19h. Si l’on en croit les autorités de Rotterdam, ce sont 5.000 trajets quotidiens aux heures de pointe sur les axes ciblés qui auraient été évités depuis 2014.
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Préinscriptions obligatoires
À Lille, entre mars et mai 2023, les personnes intéressées à participer à cette phase d’expérimentation devront se préinscrire sur un site internet et c’est via les caméras ANPR de la ville que les autorités sélectionneront les participants. En l’occurrence, il faut que ceux-ci soient bien détectés sur l’A1 et l’A23, entre 7 et 9 h du matin à l’entrée et entre 16h30 et 18h30 à la sortie. La ville a prévu de sélectionner 5.000 participants pour cette expérience.
Il ne s’agit donc que d’une première phase qui a pour objectif d’éliminer jusqu’à 750 voitures (sur 12.000) dans les embouteillages. Le projet est estimé à 11,5 millions d’euros qui seront en partie financés par des fonds européens (FEDER). On est curieux de voir si ce dispositif fonctionnera. Si tel est le cas, il pourrait ouvrir un boulevard à d’autres initiatives du même genre tout en remettant profondément en question l’approche actuelle du bâton…
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