Depuis le 16 août 2022, un nouveau schéma de circulation est entré en vigueur à Bruxelles dans la zone dite du Pentagone, c’est-à-dire le centre de la capitale belge Bruxelles, dans les contours forme le R20, soit la petite ceinture. Les changements concernent des mises à sens unique, mais aussi des filtres et des boucles de circulation qui ont pour objectif de réduire le trafic de transit, car selon les autorités 40% des véhicules ne feraient que traverser la zone du Pentagone. Au total, 803 panneaux de circulation ont été installés et 293 autres enlevés.
Ce changement bouleverse littéralement les habitudes, à la fois des riverains, mais aussi des visiteurs ou plus exactement des navetteurs et il n’a pas manqué de faire déjà parler de lui négativement. Par exemple, les pompiers ont pointé du doigt ce nouveau plan de circulation, arguant qu’il leur faudrait beaucoup plus de temps pour intervenir en cas d’urgence tandis qu’un livreur a même récemment « pété les plombs », fonçant délibérément dans la foule d’un piétonnier pour sortir du labyrinthe de ruelles dans lequel il s’était fourré. Ambiance !
Mise au point
C’est dans ce contexte tendu que Elke van den Brandt, ministre régionale de la Mobilité (Ecolo), a accepté de donner une interview au journal L’Écho. Elle explique toute son empathie pour les personnes qui doivent faire face à ce changement, mais elle indique aussi qu’il faudra tenir un peu plus longtemps afin de pouvoir dresser une vraie évaluation de la situation.
Pour Elke Van den Brandt, il faut laisser du temps au changement. En outre, la ministre souligne que cette année est une année de rentrée scolaire différée, ce qui ne permet pas encore de bien rendre compte de la situation qui sera vécue quotidiennement. Il faut donc attendre et une évaluation est d’ailleurs prévue, mais seulement d’ici quelques mois avec de laisser un temps d’adaptation aux gens. Elke Van den Brandt ne nie pas l’évidence : « tout ne va pas bien » dit-elle, tout en précisant que « ce n’est pas le chaos non plus ».
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Quelques points noirs
Elke Van den Brandt ne cache pas que quelques points noirs préoccupants ont déjà émergé, notamment aux heures de pointe du côté du boulevard Pachéco ou encore du côté de la rue Dansaert. Pour ces endroits précis, plus d’agents de terrain seront dépêchés afin que la situation puisse se régulariser rapidement. La ministre se dit en tout cas confiante tout en admettant qu’elle en demande beaucoup aux Bruxellois ainsi qu’aux visiteurs.
Pour les visiteurs justement, Elke Van den Brandt indique que le centre de Bruxelles est toujours accessible en voiture, mais que tout est fait pour bien guider ceux-ci vers les 11 parkings du centre-ville. L’objectif de Good Move est d’éviter le trafic de transit, notamment celui qui coupe par les ruelles pour gagner 3 minutes de trajet. Il s’agit d’apaiser ces zones et d’éviter qu’elles soient réduites au transit. Il faut redonner de la qualité de vie aux résidents. Et Elke Van den Brandt de donner l’exemple de ce qui a déjà été fait place Fernand Cocq transformée en un lieu verdurisé propice aux jeux d’enfants.
De la compréhension pour les automobilistes
Elke Van den Brandt dit aussi comprendre que les automobilistes se sentent stigmatisés. Mais elle souligne aussi qu’elle ne peut pas repousser les murs et que, dans ces conditions, elle essaie de rééquilibrer l’espace dévolu aux différents usagers. La ministre comprend aussi les problèmes que rencontrent les livreurs, mais pour le moment, il n’y a pas de répression, que de la sensibilisation. Elle reste en outre ouverte à certaines évolutions une fois que l’évaluation aura été faite : si des détours s’avèrent trop compliqués, des dérogations seront possibles pour passer les filtres avec les caméras ANPR.
Naturellement, pour l’heure, c’est la petite ceinture qui fait les frais de cette nouvelle organisation avec un trafic nettement plus dense. Ce qui nuit évidemment aux résidents de ces zones qui n’ont rien demandé. Mais là aussi Elke Van den Brandt demande de la patience, car ce qui a été observé dans les autres villes après la mise en place de ce type de dispositif, c’est une diminution globale du trafic et la conversion des usagers vers d’autres moyens de transport.
Cela se passera-t-il aussi à Bruxelles ? Peut-être. Ou peut-être pas. Elke Van den Brandt pense que les citoyens se rendront rapidement compte des avantages de Good Move en termes de qualité de vie (pollution atmosphérique ou sonore, etc). Pour rappel, on sait que la volonté d’Ecolo/Groen est de réduire d’un tiers la place de la voiture dans le transport individuel quoi qu’il advienne. C’est probablement pour cette raison que tout ceci ressemble malgré tout à une marche forcée.
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