La boîte noire, c’est un petit boîtier protégé du feu, de l’eau et des chocs et qui abrite un enregistreur de données. Jusqu’ici, elles sont largement répandues dans l’aéronautique où elles contribuent (lorsqu’elles sont retrouvées) à expliquer les causalités d’un crash. Désormais, elles seront obligatoires dans les automobiles nouvellement homologuées (par exemple, la Peugeot 408 qui vient d’être présentée) tandis qu’elles seront totalement obligatoires à partir de 2024 pour les toutes les voitures neuves, même celles homologuées avant le 6 juillet 2022. Les occasions par contre ne sont pas concernées par cette mesure.
La présence de cette boîte noire permettra aux autorités d’analyser en détail la conduite des automobilistes quelques secondes avant un événement, comme un crash. Elles pourront connaître la vitesse, l’accélération, la puissance du freinage, l’usage des clignotants ou pas, l’usage du téléphone au volant ainsi que le port de la ceinture de sécurité, la force d’impact, le régime moteur, l’inclinaison du véhicule ou encore les données GPS du véhicule, et ce jusqu’à 30 secondes avant le choc et 10 secondes après. On le constate donc, les données récoltées sont donc très larges et on peut se demander si les automobilistes ne seront pas espionnés comme c’est le cas avec leurs téléphones portables aujourd’hui. Les échanges dans l’habitacle toutefois ne sont pas enregistrés comme c’est le cas à bord d’un avion. C’est, paraît-il, une question de vie privée.
Épier ? Pas vraiment !
D’espionnage, il n’est toutefois pas question, car la directive européenne (2019/2144) a pour objectif de renforcer la sécurité routière et donc pas de placer les automobilistes sous surveillance. L’utilisation des données de la boîte noire ne sera dès lors possible qu’en cas d’accident grave et lorsqu’il n’y a pas de témoin qui pourrait aider les parties à déterminer la responsabilité dans l’accident. L’Europe est donc très claire : les autorités – la police donc – n’auront pas accès aux données lors d’un contrôle routier inopiné. La démarche est donc différente que pour les poids lourds (disques).
Détail important : il n’y a que les enquêteurs et les autorités judiciaires qui auront accès aux données et donc pas les assureurs, ce qui est important. Les données pourraient aussi être partagées avec VIAS, mais de manière totalement anonyme et quantitative à des fins d’analyses et d’études.
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Un début
L’intégration de la boîte noire n’est qu’un début et elle fait partie d’une kyrielle de dispositifs de sécurité voulus par la Commission européenne et qui seront implémentés dans les années à venir. En 2021 – et même si on en a peu parlé –, c’est le dispositif On-Board Fuel Consumption Meter (OBFCM) qui a été rendu obligatoire pour bien vérifier les données de consommation et de pollution afin de défendre les consommateurs en cas de fraude (Dieselgate).
Mais d’ici peu, d’autres dispositifs seront introduits. Il y aura le système d’adaptation automatique de la vitesse (ISA), mais aussi une interface pour le montage d’un éthylotest pour autoriser les démarrages, une alerte de somnolence et/ou de distraction, une aide à la marche arrière (détecteur ou caméra). Une série d’équipements qui, selon la Commission, représentent des étapes vers la conduite autonome, mais qui, en tous cas, ne manqueront pas de faire augmenter toujours plus le prix de nos voitures. Et de leurs réparations.
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