Rendons à César ce qui lui appartient : ce n’est pas Mazda qui a utilisé le premier le moteur Wankel ou rotatif. En effet, l’idée géniale de ce moteur revient à l’Allemand Felix Wankel et à NSU qui, dans les années 1950, l’a utilisé sur des motos. Mazda n’a donc fait qu’exploiter le brevet, non sans succès, car le Japonais lui a apporté moult améliorations et offert ses lettres de noblesse avec de formidables voitures telles que la RX-7 ainsi que le proto 787B qui s’imposa aux 24 Heures du Mans en 1991 avec son moteur quadrirotors à pistons rotatifs.
Techniquement, le moteur rotatif présente plusieurs avantages dont la réduction des pièces en mouvements, donc des frottements. Et c’est normal : le Wankel ne dispose ni de bielles, ni de distribution, ni de vilebrequin. En revanche, il se montre gourmand en huile et en essence. Mazda s’accrochera à cette technologie jusqu’en 2012 où elle est abandonnée, du moins comme source d’énergie principale.
Un vrai retour ?
Cela dit, régulièrement, le moteur rotatif refait surface. Chez Mazda, on ne lâche pas l’affaire, mais on l’envisage plutôt comme un prolongateur d’autonomie pour les voitures hybrides, voire électriques, car le moteur rotatif est très efficace à régime constant. Or, pour être au bon régime, il ne peut dès lors être utilisé que pour cet applicatif.
Mais Mazda n’est pas le seul à garder un œil sur cette mécanique particulière. Objectif : accroître le rendement du Wankel. Et c’est manifestement ce que vient de faire une société américaine, Avadi, qui vient d’annoncer avoir porté le rendement d’un moteur à pistons rotatifs à 42%. Et ce serait même 42,12% pour être tout à fait exact. Une sacrée différence, car, jusqu’à aujourd’hui, les moteurs rotatifs présentent un rendement d’environ 30%.
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Du proto à la série
Actuellement, le moteur MA-250 d’Avadi est un petit prototype qui développe 15,8 ch et qui tourne à 3700 tr/min. Oubliez les 13.000 tours du moteur de la RX-8 ! Du moins pour l’instant. Le MA-250 cube 250 cc et se révèle particulièrement léger : 10,7 kg.
Ce moteur doit toutefois être considéré comme une évolution du Wankel, car il s’en rapproche que par le fait que ce sont ses composants internes qui se mettent en rotation. En revanche, le MA-250 se distingue du moteur rotatif traditionnel sur plusieurs aspects, dont le fait que le moteur d’Avadi utilise un piston avec deux bielles au lieu d’une seule. Ici, le piston monte et descend, comme dans un moteur à combustion traditionnel. Son mouvement entraine les bielles qui sont reliées à deux engrenages qui tournent sur une couronne fixe connectée directement à l’arbre de sortie. Grâce à sa rotation, assure les 4 temps d’un processus de combustion, mais sans qu’un système de soupape soit nécessaire. La bougie d’allumage se trouve à l’extrémité opposée de l’arbre de transmission ce qui vaut aussi pour les conduits d’admission et d’échappement.
Une application bientôt ?
Ce moteur fait l’objet d’un brevet depuis 2017. Mais peut-on espérer de le voir mettre à l’échelle d’une automobile pour reprendre du plaisir au volant avec ce type de mécanique ? Autant être honnête : il y a peu de chance. Ou alors, ce serait pour une application marine ou un prolongateur d’autonomie, comme chez Mazda. Mais l’avancée est là en termes de compacité et de poids. Pour la comparaison, le moteur Honda GX240 de 242 cc (conventionnel) produit 8 ch à 3.600 tr/min et pèse 35 kg…
Photos : YouTube et Facebook Avadi
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