L’intelligence artificielle pour mettre hors-jeu les conducteurs alcoolisés ?

Avec la vitesse, la consommation d’alcool est l’une des causes principales d’accident sur les routes. Partout en Europe (et ailleurs) les autorités serrent la vis par le biais de contrôle. Mais pour arrêter les conducteurs sous influence, une autre technique semble émerger, nettement plus technologique celle-là.

Publié le 4 juillet 2024
Temps de lecture : 3 min

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L’intelligence artificielle pour mettre hors-jeu les conducteurs alcoolisés ?

Comme les autres pays européens, la Belgique lutte contre l’alcool au volant. La conduite sous influence constitue toujours la deuxième cause d’accidents. Et la tendance ne faiblit pas, car entre 2014 et 2022, le nombre d’infractions répertoriées a presque triplé. Les effets de l’alcool ne sont plus à démontrer : il ralentit les réflexes et, paradoxalement, rend le conducteur plus sûr de lui et donc plus dangereux.

Jusqu’ici, hormis les contrôles ou le placement d’un éthylotest pour les cas les plus graves (et déjà passés devant un tribunal), les autorités sont assez démunies. Sauf que la technologie – une fois de plus – pourrait bien venir à leur rescousse, une équipe de chercheurs australiens ayant travaillé sur une intelligence artificielle capable de détecter une alcoolémie trop élevée. Et sans test.

Scanner le visage

Pas question donc de devoir souffler dans un ballon, de marcher sur une ligne blanche ou de subir une prise de sang. L’intelligence artificielle développée par cette équipe de chercheurs se contente en effet de scanner l’expression du visage. Leur étude a été publiée sur la plate-forme IEEE Xplore.

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Il faut souligner que cette intelligence artificielle n’entretient aucun apprentissage et elle doit donc être « nourrie » manuellement. Pour ce faire, les chercheurs ont sélectionné une soixantaine de sujets et donc autant de visages qu’ils ont divisés en trois groupes : les sobres, les légèrement alcoolisés et les sévèrement alcoolisés. Ces sujets ont ensuite été invités à conduire – sur simulateurs, cela va sans dire – pendant qu’ils étaient filmés. Les images ont ensuite été finement disséquées et spécifiquement leurs mimiques, les regards pour entraîner l’intelligence artificielle à reconnaître et estimer le degré d’alcoolémie.

Bien parti

Manifestement, l’apprentissage de l’IA paie puisque celle-ci est parvenue à « détecter des taux d’alcool aussi faibles que 0,5 g/litre de sang avec une précision de 75% » (soit la limite en Belgique). Il s’agit d’un très bon résultat, même si une marge de progression assez importante subsiste.

Les travaux vont donc continuer et il n’est évidemment pas impossible que ceux-ci débouchent sur une adoption en série de cette technologie. Si les lois locales l’exigent, les constructeurs pourraient être contraints d’intégrer cette IA dans leurs voitures qui, désormais, sont bardées de caméras tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. De ce fait, le démarrage pourrait être interdit aux personnes qui sont jugées trop alcoolisées pour reprendre le volant. Mais il faudra rester prudent, car on sait que les personnes ne sont pas égales devant les effets de l’alcool. Les plus « habitués » pourraient dès lors passer entre les mailles de ce filet technologique. À suivre.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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