Les voitures autonomes sont présentées comme l’avenir de la mobilité. Avec elle, fini le stress des déplacements puisque chacun pourra vaquer ses occupations pendant le voyage, comme on le fait actuellement à bord des avions et des trains. Autre avantage – mais pour autant que des algorithmes soient bien calibrés – : la sécurité routière devrait sortir gagnante de cette transition vers la voiture autonome, car celles-ci pourront mieux anticiper les situations critiques.
Sur le papier, le principe de la voiture autonome est simple : un ordinateur prend le relais et sa connexion constante à la fois aux infrastructures routières, mais aussi aux autres voitures sur la route permet de se déplacer avec facilité. Sauf que selon une récente enquête menée par le prestigieux MIT américain (Massachusetts Institute of Technology), ces voitures seront aussi particulièrement nocives pour l’environnement, car leur circulation émettrait autant de gaz à effet de serre que tous les Data Centers existants dans le monde. Vraiment ?
L’équivalent de l’Argentine
Selon les projections du MIT, les Data Centers possèdent aujourd’hui une empreinte carbone d’environ 0,3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dit comme ça, ça peut paraître peu, mais c’est en fait le niveau d’émissions annuelles de l’Argentine si l’on en croit l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Pour son étude, le MIT s’est basé sur l’hypothèse de la conduite d’un véhicule pendant une heure par jour (ce qui semble très en deçà de la réalité puisque les voitures autonomes sont censées changer de main au fil de la journée) avec un ordinateur consommant 840 watts. Il en ressort que le besoin en transfert de données est tel que les voitures autonomes se révéleront excessivement gourmandes en énergie, car le MIT est parti du postulat qu’un milliard de ces voitures seront en circulation à terme. Le calcul aboutit dès lors à la consommation des Data Centers actuels. Soumya Sudhakar, co-auteure de cette recherche, explique que « ces ordinateurs sont alimentés par de l’électricité produite par une combinaison d’énergies fossiles et d’énergies renouvelables. Or, bardées de caméras, de lidars, de radars et autres modèles d’intelligence artificielle, ces voitures s’avèrent avoir une empreinte carbone affolante. »
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Les chercheurs du MIT estiment que le temps de conduite (exprimé en heures) des véhicules autonomes va augmenter de 14% pour se stabiliser à un peu moins d’une heure entre 2025 et 2050. Dans la perspective où l’autonomie aura atteint ses niveaux maximums (4 et 5) n’exigeant plus aucune intervention humaine sur les commandes, la puissance de calcul totale sera donc conséquente.
Plus de temps en voiture ?
Bien entendu, la projection du MIT est encore incertaine, car on la voiture autonome n’est pas encore de ce monde et imaginer qu’il y en aura 1 milliard dans le monde, disons, à l’horizon 2050, semble aussi illusoire. Car il est évident que, comme pour la voiture électrique, le déploiement des voitures autonomes sera très inégal à travers la planète.
Les chercheuses ont tenté d’évaluer l’ampleur de ces émissions en fonction des efforts visant à décarboner la production d’électricité dans le monde. Là, quatre scénarios sont envisagés : soit la décarbonation de la production d’électricité poursuit son rythme actuel (1,5%, correspondant au taux de 2019), soit il s’accélère et passe à soit à 2,5%, soit à 8,1%, soit à 12,9%. Il va de soi que pour être efficace et rester sous le seuil de consommation des Data Centers actuels, il faudrait accélérer les performances énergétiques des technologies bien plus qu’actuellement. Faute de quoi préviennent les chercheurs, les émissions de carbone seront hors de contrôle. Bien que très hypothétique, le travail du MIT reste interpellant même s’il faut voir quand les constructeurs parviendront à nous livrer les premières voitures autonomes. Et ça, ce n’est probablement pas pour tout de suite…
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