La marque Lancia a été mise aux oubliettes depuis 2017 et ses modèles ne sont plus vendus, sauf en Italie où l’Ypsilon a continué sa carrière de citadine. Avec une offre sans cesse grandissante, on pensait que le sort de Lancia était définitivement scellé. Mais ça n’a finalement pas été le choix de Stellantis qui, malgré sa galaxie de marque, a décidé de (re)capitaliser sur Lancia. Et pas avec de petites ambitions puisqu’il s’agit de revenir au contact des marques premium, chose du reste déjà entreprise au sein du groupe par DS Automobiles.
Cela dit, il va falloir convaincre. Et pas qu’un peu. Car il faut se souvenir que Lancia a été plus que malmenée, et ce depuis 1969 déjà lorsque Fiat l’a racheté pour une lire symbolique et décidé que cette marque aux racines sportives devait devenir luxueuse. L’erreur de casting était déjà en marche. Tout aussi dommageable, la fusion entre Fiat et Chrysler n’a pas arrangé les choses puisque Lancia a continué à être mal gérée en tentant de rebadger des Chrysler. Résultat : échec et mat. Seule l’Ypsilon a subsisté et, contre toute attente, elle a continué à se vendre en Italie, raison pour laquelle la production a été maintenue.
Une nouvelle page à écrire
Il est question aujourd’hui de relancer Lancia qui est intégrée au pôle des marques premium de Stellantis (aux côtés d’Alfa et de DS), un des seuls segments en croissance dans l’industrie automobile. Tout le monde veut donc sa part et les bénéfices qui vont avec. Cela dit, le retour en grâce prendra du temps, et il ne faut pas attendre à des miracles ou d’étonnantes innovations, car l’Ypsilon qui premier modèle de cette nouvelle ère à être relancé, va naturellement capitaliser sur la kyrielle de modèles déjà existants chez Stellantis.
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L’Ypsilon n’est d’ailleurs plus construite en Italie, mais dans l’usine de Saragosse en Espagne aux côtés de la petite Opel Corsa, avec laquelle elle partage d’ailleurs ses groupes motopropulseurs, mais et sa structure laquelle est identique au niveau des montants B, C et du pare-brise.
Plus grande
La nouvelle Ypsilon tranche avec le modèle qui l’a précédé puisqu’elle dépasse désormais 4 m de long (+24 cm). La citadine devient donc polyvalente. Son style reste original, mais moins qu’avant. Et là aussi, c’est peut-être parce que la patte n’est pas italienne : c’est Jean-Pierre Ploué, responsable du design de Stellantis pour l’Europe qui a créé cette personnalité. Exit dès lors la calandre chromée à l’avant jugée trop vieillotte (mais aussi trop asiatique) au profit d’une face plus lisse. À l’arrière par contre, l’héritage est de mise avec des optiques rondes façon Lancia Stratos. Entre ces deux extrêmes, il manque toutefois un liant, car les flancs ont été purement et simplement repris de la Corsa. Dommage.
Avec Cassina
L’habitacle semble lui avoir fait l’objet de davantage d’attentions puisqu’il est le résultat d’une collaboration avec Cassina, un spécialiste italien du meuble haut de gamme. Il en ressort un habitacle au dessin assez réussi et moderne qui regroupe deux écrans. Au centre, une petite tablette circulaire multi-usage, la « tavolino » (ou petite table) permet de poser un smartphone à la verticale pour visionner du contenu multimédia à l’arrêt. Réussi ? Pas mal, mais peut mieux faire aussi. Car Vincenzo Lancia, fondateur de la marque qui ne choisissait que les meilleurs matériaux, se retournerait aussi dans sa tombe en voyant que les boutons et commandes sont tous partagés avec des modèles Citroën, Jeep, Opel et Peugeot.
Ces choix interpellent, car Lancia ambitionne que l’Ypsilon puisse se mesure à la Mini Hatch ou à l’Audi A1. Il y a donc encore du chemin à parcourir, mais les responsables en sont conscients : le PDG de Lancia, M. Napolitano, a estimé à juste titre qu’il était un peu tôt encore pour que l’Ypsilon soit assimilée à ces cibles désignées. Wait and see.
Électrique, mais pas que
La Lancia Ypsilon débarque en mode électrique. Du moins dans un premier temps. Sur les étagères du groupe, les ingénieurs ont récupéré un moteur électrique de 156 ch et une batterie d’une capacité de 54 kWh, un ensemble donné pour 403 km d’autonomie. La recharge est annoncée comme rapide avec une récupération de 20 à 80% effectuée en 24 minutes. Selon Lancia, 10 minutes suffiraient aussi pour récupérer 100 km.
Par la suite, des versions thermiques devraient aussi être proposées. Reste à savoir à combien sera proposée cette petite Ypsilon. Actuellement, les prix n’ont pas été communiqués, mais il y a fort à parier qu’avec son positionnement, elle sera plus chère que ses sœurs, l’Opel Corsa et la Peugeot 208. On s’attend à ce que Lancia lance un nouveau modèle tous les deux ans. En 2026, il devrait y avoir la berline Gamma et en 2028, la plus compacte Delta.
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