Les stations-service vendent à perte et pensent à suspendre leur activité

Alors que les prix du carburant augmentent presque quotidiennement, les stations-service vendent à perte, le prix maximum de vente à l’automobiliste étant moins élevé que le prix d’achat auprès du fournisseur. Une situation qui pourrait bien les inciter à fermer temporairement… Bienvenue dans le monde d’après !

Publié le 11 mars 2022
Temps de lecture : 2 min

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On croirait presque à une blague, mais c’est en fait très sérieux. Avec la flambée des prix du carburant, on pourrait penser que les négociants en carburant réalisent des profits records grâce à une marge bénéficiaire plus élevée.

Ce scénario est en fait totalement inverse. Car le prix de gros payé par des distributeurs est en fait plus élevé que le prix maximum facturé au client final à la station-service. Selon la Brafco, la fédération belge des négociants en carburant, les propriétaires de stations-service doivent payer 5 centimes de leur poche pour chaque litre de Diesel vendu. Une situation forcément intenable.

Pourquoi ?

Cette situation s’explique par le système de tarification des carburants mis en place par le gouvernement. Dans notre pays, le SPF Économie fixe le prix maximum sur la base du prix du marché. Mais ce prix maximum est toujours en décalage de quelques jours ce qui pose évidemment problème sur un marché en forte hausse et à la volatilité élevée comme aujourd’hui. La Brafco affirme que ce système est occupé à anéantir le secteur de la distribution de carburant. Dans ce contexte, il est donc urgent d’agir au risque de s’exposer à un tsunami de faillites.

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Vers un rationnement ?

La situation est donc très préoccupante, si bien que de nombreux détaillants de carburant eux-mêmes envisagent de fermer temporairement leurs stations jusqu’à ce que la situation du marché s’améliore et qu’ils puissent à nouveau renouer avec une rentabilité, même faible.

Toutefois, si les stations-service devaient fermer et l’approvisionnement en fioul de chauffage s’interrompre, la situation se détériorerait pour tous les citoyens et on pourrait revenir à un principe de rationnement, comme ce fût le cas lors du choc pétrolier de 1973. Il en résulterait d’interminables files d’attente où, après des heures de queue, chacun ne pourra disposer que d’une quantité limitée de carburant. Un scénario catastrophe qui semble sortir tout droit d’un film de guerre…

À l’heure actuelle, une centaine de stations a déjà fermé ses portes.

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Par Alain De Jong journaliste, rédacteur publicitaire, spécialiste de la communication

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