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Amsterdam introduit une immense zone 30

À partir de ce 8 décembre, la vitesse maximale autorisée dans la majeure partie de la ville d’Amsterdam sera réduite à 30 km/h. S’agit-il d’une dernière étape vers l’élimination complète de la voiture dans cette métropole ? Ça pourrait bien être le cas…

Alain De Jong Alain De Jong | Publié le 11 déc. 2023 | Temps de lecture : 6 min

De plus en plus de villes introduisent des politiques de mobilité qui limitent l’utilisation de la voiture particulière. Et parfois, certaines autorités communales vont même jusqu’à interdire purement et simplement la circulation automobile dans le centre. Cette mesure est censée améliorer la qualité de vie au cœur des villes en limitant la pollution et les nuisances sonores et en améliorant la sécurité des usagers.

Il nous revient aujourd’hui que les autorités de la ville d’Amsterdam entendent elles aussi pousser encore plus loin l’expérience des restrictions concernant la circulation automobile. En effet, celles-ci ont décidé d’abaisser la limitation de vitesse de 50 à 30 km/h dans la majeure partie de la ville. Cette nouvelle limitation de vitesse s’appliquera sur plus 270 km de voiries, soit environ 80% du réseau routier de la capitale néerlandaise. Les principales raisons invoquées par les décideurs pour justifier cette réduction de la vitesse sont habituelles : amélioration de la sécurité routière et réduction de la pollution atmosphérique et sonore. Les politiciens espèrent ainsi réduire le nombre d’accidents de 20 à 30%. À l’heure actuelle, on dénombre chaque année une vingtaine de morts dans la circulation à Amsterdam et plus de 800 blessés.

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Amsterdam

Des contrôles plus stricts aussi

La plupart des habitants semblent être d’accord avec cette mesure. C’est ce qui ressort en tout cas d’une enquête réalisée par le journal AD. Celle-ci révèle que 67% des habitants d’Amsterdam estiment que la circulation dans la ville est dangereuse, voire très dangereuse. Et 83% des répondants considèrent que la vitesse est la principale cause de nombreux accidents.

Pour instaurer cette nouvelle grande zone 30, plus de 4.400 nouveaux panneaux de signalisation ont été installés pour renseigner la nouvelle limite de vitesse. Dans le même temps, une application stricte de la réglementation a été mise en place. Ce qui signifie que les contrôles via les radars fixes et mobiles seront accrus. Pour prévenir les automobilistes, des « smiley » lumineux ont également été installés et, forcément, ils envoient un signal positif à ceux qui respectent la vitesse imposée. En outre, des systèmes de récompenses ou « savings poles » ont été installés pour collecter de l’argent pour un quartier lorsque la loi est respectée.

Bien que cette initiative soit destinée à améliorer la sécurité et la qualité de vie des habitants d’Amsterdam, elle continue toutefois de susciter de nombreuses réserves. On se demande en l’occurrence si ce type de mesure ne constitue pas la dernière étape avant l’interdiction totale des voitures dans le centre-ville. Car il faut être lucide : ce type d’aménagement fait probablement sens dans le cœur d’une ville où les commerces et la vie nocturne bénéficient probablement de l’absence de trafic. Cela dit, dès que l’on inclut les quartiers périphériques et les faubourgs, force est de constater que la mobilité des habitants est sérieusement compromise, car beaucoup d’habitants continuent d’avoir besoin d’une voiture pour se rendre dans des endroits où les transports publics ne les emmènent pas. Et cet aspect doit évidemment être pris en compte. 

Zone 30

Le gouvernement entend

Par ailleurs, il est souvent reproché aux autorités leur empressement à introduire des mesures telles que des limitations draconiennes de la vitesse ou des zones à faibles émissions, car leur contrôle rapporte naturellement beaucoup d’argent par le biais des amendes.

En Belgique aussi, des limitations de vitesse plus strictes ont déjà été introduites dans plusieurs villes avec des zones 30 très étendues. La pionnière en la matière, c’est la Région de Bruxelles-Capitale qui applique une limitation générale de vitesse de 30 km/h, sauf sur les grands boulevards où des vitesses plus élevées sont parfois tolérées, mais pour autant que cela soit indiqué par des panneaux spécifiques. Est-ce si étonnant ? Car tout le monde sait que l’actuelle ministre du gouvernement de Bruxelles-Capitale en charge de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen), préférerait voir disparaître toutes les voitures des routes.

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