Depuis une dizaine d’années, le téléphone au volant est devenu une vraie plaie en matière de sécurité routière. Car nombreux sont les automobilistes qui l’utilisent lorsqu’ils conduisent bien que cela soit interdit. Et manifestement, les connexions Bluetooth (sans fil) ou les interfaces telles que Apple Car Play ou Android Auto n’aident pas vraiment : les conducteurs continuent de consulter leurs messages et leurs emails et ils y répondent quand ils ne consultent pas les réseaux sociaux ou ne regardent pas une vidéo.
Pourtant, les conséquences graves de l’usage du téléphone portable au volant sur la conduite ont été maintes fois démontrées : triplement des distances de freinage en raison de l’inattention et un risque d’accident multiplié par 3,6, voire par 12 en cas de composition d’un numéro et par 6 en cas de lecture d’un message. Le téléphone serait ainsi responsable de 10% des décès survenus dans ou à la suite d’un accident de la circulation.
De nouvelles pratiques
Pour Benoît Godart de VIAS qui a été interrogé par Sud Info, les pratiques changent (consultation d’internet, etc.) et l’usage du téléphone au volant est devenu un geste banal. Pourtant les contrôles se sont nettement renforcés. L’infraction est désormais du 3e degré avec, à la clé, une amende de 184 euros. Mais ça ne semble pas dissuader des conducteurs adeptes du portable puisque rien qu’en Wallonie, ce sont +20% de conducteurs ont été verbalisé pour usage du téléphone au volant au cours du premier semestre de 2023 comparativement à la même période de 2022. Et le phénomène est général : la Flandre enregistre elle aussi une hausse des verbalisations : +9,1%. A Bruxelles par contre, les chiffres restent stables (11.505 PV en 2022 contre 11.422 en 2023).
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Selon VIAS, des améliorations sont à pointer pour ce qui concerne les comportements à risque liés à l’alcool, le port de la ceinture ou les vitesses de déplacement. Mais ce n’est absolument pas le cas avec le téléphone portable. La tendance est même inverse et cela découle en partie du fait que les campagnes de sensibilisation ont montré leurs limites et que le risque de se faire prendre n’est pas suffisamment élevé. Pour VIAS, la solution est d’ailleurs toute trouvée : utiliser les caméras ANPR pour débusquer les contrevenants et faire pleuvoir les amendes. Problème : cette possibilité a été refusée par le gouvernement, notamment pour des raisons de protection de la vie privée.
Des amendes variables
Un des problèmes liés à l’usage du téléphone au volant, c’est que les sanctions appliquées en cas de flagrant délit peuvent être très différentes d’une localité à l’autre. En effet, si la plupart des contrevenants s’en tirent avec une perception immédiate de 184 euros, d’autres sont renvoyés devant le tribunal de police ce qui coûte souvent un minimum de 500 euros. Et ce n’est pas fini : certains conducteurs se voient retirer purement et simplement leur permis pendant une semaine ou deux puis ils comparaissent devant le tribunal où il faut ajouter les frais, comme détaillé ci-dessus. En outre, dans ce dernier cas, l’infraction figure dans le casier judiciaire, ce qui n’est pas le cas pour les perceptions immédiates. Trois poids, trois mesures donc.
L’idée de VIAS partagée avec certains avocats spécialisés serait dès lors d’entamer une réflexion sur une harmonisation des peines relatives à cette infraction. Et s’agissant d’un comportement grave, il ne serait pas étonnant que cela débouche sur des sanctions beaucoup plus contraignantes, comme c’est par exemple déjà le cas aux Pays-Bas où téléphoner au volant coûte 420 euros !
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