On le sait, la taxation belge est importante. Elle s’applique tous azimuts et notamment sur les carburants sur lesquels les consommateurs s’acquittent de droits d’accises (40% environ), de la TVA (17,3%), d’une surtaxe forfaitaire (0,5%). La marge et les coûts de distribution s’élèvent à 12,3%, ce qui fait que le prix du pétrole en tant que tel correspond à 29,3% du prix à la pompe.
Cela dit, avec l’électrification croissante – et forcée – du parc automobile belge, on aurait pu penser que l’État belge toucherait moins de revenus en provenance des produits pétroliers. C’est particulièrement le cas pour les voitures de société qui représente 60% des nouveaux modèles immatriculés chaque année et qui s’alimentent majoritairement à l’électricité. En 2023, les chiffres de la FEBIAC (Fédération des constructeurs automobiles) montrent que le Diesel ne représente plus que 5,5% des immatriculations de voitures particulières et l’essence plus que 40,9% (les voitures hybrides sont comptabilisées à part).
883,3 millions de litres
Mais contre toute attente, la consommation de pétrole reste très élevée dans notre pays. Selon le SPF Économie, il s’est écoulé 883,3 millions de litres de carburants rien qu’au mois d’avril 2024, 576,7 millions en Diesel et 306,6 millions de litres d’essence. Ce volume équivaut à 588.900 pleins de 50 litres effectués quotidiennement.
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La consommation élevée de pétrole en Belgique est une réalité confirmée par la fédération pétrolière, Energia. L’organisme indique que le pétrole représente 47,4% de l’énergie consommée dans notre pays contre 24,7% au gaz, 17,9% d’électricité et 7% d’énergies renouvelables. Et pour le pétrole, c’est le Diesel (68%) qui continue à être le carburant le plus privilégié pour le transport sur routes (voitures particulières et utilitaires compris). Il faut noter les quatre secteurs qui absorbent la majorité de ce pétrole : le transport routier (34%), le transport maritime (29%), la pétrochimie (30%) et l’aviation (7%). La consommation de carburants fossiles reste donc très élevée même si, logiquement, la part du pétrole diminue depuis 2015. En 2015, la consommation de Diesel pesait pour 82% contre 18% pour l’essence. La baisse du Diesel est donc inéluctable et tout à fait en lien avec la chute des immatriculations des automobiles à moteur à combustion spontanée.
5,9 milliards d’euros d’accises
Cela dit, même si la part de Diesel baisse d’année en année, les accises perçues par l’État belge sur les carburants (hors TVA donc) n’ont jamais été aussi élevées que l’an dernier : 5,9 milliards d’euros. Le dernier record datait de 2010 (4,58 milliards d’euros). Pendant la crise de la Covid où les voitures étaient restées au garage, l’État avait perçu 4,64 milliards d’euros.
Reste que les sources d’approvisionnement ont aussi changé depuis la guerre en Ukraine et ce sont désormais les États-Unis et la Norvège qui nous abreuvent d’or noir. Les importations en provenance de ces pays ont en effet progressé de respectivement +52 et +52% par rapport à 2022, ce qui s’explique par l’embargo sur le pétrole russe. Les importations depuis l’Amérique du Sud ont aussi fortement progressé. La part de pétrole russe serait, elle, passée de 22 à 0%, ce qui reste évidemment à prouver, car la Russie trouve parfois d’autres moyens détournés pour livrer son pétrole.
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