Le succès de BYD financé par le gouvernement chinois ?

Le gouvernement chinois est de plus en plus soupçonné d’adopter une stratégie anticoncurrentielle. En effet, Pékin subsidierait copieusement ses constructeurs nationaux pour les rendre plus compétitifs sur le marché. Et selon une étude allemande, ce serait d’ailleurs particulièrement le cas pour BYD.

Publié le 12 avril 2024
Temps de lecture : 4 min

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Le succès de BYD financé par le gouvernement chinois ?

Ce n’est pas un secret : pour stimuler sa croissance, le gouvernement chinois accorde de larges subventions à ses entreprises. C’est particulièrement le cas dans les technologies vertes qui ont le vent en poupe, tel que la mobilité verte, les technologies éoliennes ou les panneaux photovoltaïques. Plusieurs sources estiment d’ailleurs que les subventions sont de trois à neuf fois plus élevées en Chine que dans les autres pays de l’OCDE comme les États-Unis ou l’Allemagne. Parce qu’il vaut mieux disposer de chiffres fiables, l’institut économique allemand Kiel s’est penché sur la question en menant une étude. Et ses conclusions sont pour le moins étonnantes.

Des milliards pour BYD

Selon l’institut, plus de 99% des entreprises chinoises cotées en bourse ont bénéficié de subventions directes du gouvernement depuis 2022. Et l’une des entreprises particulièrement gagnantes sur cet aspect serait BYD, le constructeur de voitures électriques qui commercialise d’ailleurs ses modèles dans notre pays. Selon les analystes, le montant des subventions directes accordées à BYD s’élèverait à 220 millions d’euros en 2020 et à… 2,1 milliards d’euros en 2022 ! Au total, BYD aurait déjà reçu 3,4 milliards d’euros étant donné qu’il y a eu une augmentation, les subventions étant passées de 1,1% du chiffre d’affaires de l’entreprise en 2020 à 3,5% en 2022.

Cela dit, l’institut Kiel pense que ce montant est sous-estimé. Car BYD bénéficie d’autres avantages, comme du soutien indirect des producteurs de batteries avec des prix d’achat comprimés tout comme des subventions qui sont directement octroyées aux acheteurs chinois de voitures électriques. Pire : selon l’étude, BYD recevrait même des primes à l’achat nettement plus élevées pour ses voitures électriques que ce qui est octroyé pour celles des autres fabricants nationaux comme GAC ou des entreprises étrangères qui produisent sur place (Tesla ou la co-entreprise de Volkswagen).

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Une position dominante

Grâce aussi à d’autres mesures telles que l’accès aux matières premières essentielles pour les voitures électriques, le transfert forcé de technologies par des investisseurs étrangers ou encore un traitement préférentiel dans les appels d’offres publics et les procédures administratives, les entreprises chinoises ont acquis une position dominante dans le domaine des technologies vertes. Ces dernières années, la Chine est devenue le premier producteur mondial de panneaux photovoltaïques ou de cellules de batteries. Et le pays compte aussi devenir le leader mondial dans le domaine des voitures électriques ou des turbines éoliennes.

Un point positif pour l’Europe

Les entreprises chinoises n’ont aucune difficulté à dominer leur marché national et elles envahissent de plus en plus notre marché européen. Cela dit, cette manière de procéder se heurte de plus en plus aux protestations tandis qu’elle présente aussi un avantage. « La politique de subvention de la Chine est un sujet controversé depuis des années. Les industries européennes ont souvent du mal à concurrencer leurs homologues chinois sur le plan des prix. Mais sans la technologie subventionnée de la Chine, les produits essentiels à la transition verte deviendraient plus chers et plus rares », affirme Dirk Dohse, directeur de recherche à l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale et coauteur de l’étude. Autrement dit, personne ne pourrait en acquérir aujourd’hui.

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Des négociations nécessaires

On se demande où tout cela s’arrêtera. Car l’Europe a enfin pleine conscience de la situation et elle entend imposer des droits de douane plus élevés sur les voitures produites en Chine afin de ramener un climat de concurrence équitable. Mercedes (dont Geely est l’un des principaux actionnaires) et BMW (qui produit notamment l’iX3 et la Mini Cooper électriques en Chine) se sont toutefois opposés à cette idée.

Les chercheurs conseillent dès lors à l’Union européenne de négocier avec le gouvernement chinois. Pour les économistes, l’Europe devrait en effet essayer de convaincre la Chine de supprimer les subventions qui sont particulièrement préjudiciables. Et compte tenu de la faiblesse macroéconomique actuelle de la Chine, de sa force relative dans les secteurs des technologies vertes et des tensions avec les États-Unis, les auteurs estiment qu’il y aurait de bonnes chances que les négociations aboutissent. Il y a donc encore une fenêtre de tir. À voir comment elle sera (ou pas) exploitée…

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