En pleine transition vers la voiture électrique, l’Europe est aussi en plein questionnement. Car l’industrie automobile qui faisait jusqu’il y a quelques années notre réputation est mise à mal par d’autres pays, dont la Chine. En effet, les constructeurs de ce pays sont passés maîtres dans l’art de la voiture électrique. Et ils comptent bien imposer leur vue (et leurs produits) au reste du monde, dont l’Europe.
Cela dit, depuis quelques mois, le vent a tourné et les ventes de voitures électriques ont nettement reculé en raison des prix trop élevés et de la méfiante toujours palpable des automobilistes – surtout les particuliers – vis-à-vis des voitures à batterie. Le climat est donc tendu, d’autant plus que la transition s’inscrit sur fond de guerre commerciale avec la Chine qui subventionne largement ses constructeurs nationaux. L’Europe doit d’ailleurs se prononcer sur la levée ou non de droits de douane sur les voitures importées depuis l’empire du Milieu.
De la croissance
Bien entendu, tous les constructeurs chinois ne sont pas au même niveau, mais le plus gros d’entre eux, BYD, ne cache pas ses ambitions. Le groupe a en effet été le premier à annoncer la construction d’une usine de production. Celle-ci, implantée en Hongrie, sera déjà opérationnelle en 2026. Mais ce n’est qu’un début. En effet, en visite en Europe, la vice-présidente de BYD, Stella Li, a annoncé la construction de 4 nouvelles usines dans le monde, dont une se situera en Europe. Une usine est prévue à Mexico et trois autres dans des régions différentes. Mais d’emblée, une seule usine en Europe « ne semble pas suffisante », selon la dirigeante.
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BYD nourrit donc de grands projets et le ralentissement actuel du marché ne freine donc absolument pas les ardeurs de l’entreprise. BYD a déjà détrôné Tesla l’an dernier en devenant le plus grand constructeur de voitures électriques (Tesla a repris sa place au cours du 1er trimestre de 2024). En Belgique, BYD n’est encore qu’un petit poucet avec 600 voitures vendues en 2023. Mais la croissance va être forte. En effet, en 2024, BYD s’attend à écouler 3.000 véhicules chez nous et il compte sur 10.000 unités d’ici 2027, soit autant que Mazda, Mini ou Nissan, rapporte le journal L’Écho.
Contourner le problème
L’Europe comme les pays nord-américains craignent évidemment une déferlante de voitures chinoises sur leur marché. Ce qui arrivera forcément. Car la question n’est pas de savoir si ça arrivera, mais quand cela arrivera. Surtout qu’une fois que des usines locales auront été implantées, les droits de douane tomberont. Certes, les coûts de production seront un peu plus élevés chez nous, mais comme les Chinois maîtrisent très bien leurs coûts et toute la chaîne d’approvisionnement des éléments constitutifs d’une voiture électrique, leur compétitivité ne sera que faiblement impactée.
BYD n’est d’ailleurs pas le seul à agir de la sorte. Leapmotor va travailler avec Stellantis tandis que la marque Omoda vient d’acquérir un ancien site de production de Nissan en Espagne pour y assembler ses voitures (volume prévu : 150.000 unités dès 2029). Les Chinois n’œuvrent pas différemment des Japonais ou des Coréens en leur temps. Stella Li qui est désormais responsable de la division européenne de BYD a ainsi indiqué que BYD était une entreprise mondiale et que l’activité ne se limitait pas à vendre des voitures, mais aussi à investir localement dans la production ainsi que dans la recherche et le développement. À terme, BYD compte vendre 1 million de voitures électriques par an en Europe. C’est 10% du marché. Et ce sera avant 2030, a promis la dirigeante. Oui, les dents de BYD rayent le bitume !
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