Cette marque chinoise a trouvé un moyen astucieux de lutter contre les droits de douane à l’importation

En Europe et aux États-Unis, les droits d’importation rendent de plus en plus difficile la pénétration des marques automobiles chinoises. Une marque prend cependant un bon départ. Les constructeurs chinois ne seraient-ils pas tous sur un pied d’égalité ?

Publié le 17 août 2024
Temps de lecture : 4 min

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Cette marque chinoise a trouvé un moyen astucieux de lutter contre les droits de douane à l’importation

L’Union européenne est déterminée à imposer des droits de douane élevés sur les voitures chinoises. Ces droits pourraient atteindre 38,1 % pour certaines marques. L’adoption définitive de ces « tarifs punitifs » dépend d’une enquête qui ne sera pas achevée avant novembre, et les négociations avec Pékin se poursuivent aujourd’hui. Mais en attendant cette fumée blanche, l’Europe poursuit ses projets. Aux États-Unis, le virage est déjà pris : ceux qui produisent en dehors de la zone commerciale devront faire face à une voiture invendable en raison des droits de douane qui peuvent atteindre 102 %.

Pour rappel, cette décision a été prise pour lutter contre la concurrence déloyale. Les constructeurs chinois bénéficient de subventions gouvernementales qui leur permettent d’abaisser artificiellement leurs prix et de se situer en dessous de ceux des marques européennes. L’enquête en cours de l’Union européenne l’a déjà prouvé noir sur blanc. Les marques qui ont coopéré à cette enquête (pour la plupart des entreprises privées), telles que BYD et Geely, obtiennent des taux de pénalité inférieurs, respectivement de 17,4 % et 20 %. En revanche, celles qui se sont entêtées, comme MG (qui fait partie de l’entreprise publique SAIC), voient le plafond se profiler à l’horizon.

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Baisse des droits de douane à l’importation en provenance d’Amérique

Pour sécuriser leur avance en Europe, plusieurs marques chinoises (BYD, Chery, Dongfeng…) prévoient des usines en Europe avec lesquelles elles pourront éviter ces droits de douane. Mais cela prend du temps. Grâce à une stratégie intelligente, Polestar, membre de la famille Geely au même titre que Volvo et Zeekr, entre autres, parvient à démolir les barrières beaucoup plus rapidement. La marque a annoncé qu’à partir de l’année prochaine, son SUV 3 pour l’Europe ne viendra plus de Chine, mais des États-Unis. Le modèle sortira de la chaîne de production de Charleston en même temps que son jumeau technique, le Volvo EX90. Grâce à un accord mutuel, le tarif d’importation est deux fois moins élevé (10 %), ce qui maintient la position concurrentielle du 3 par rapport à la Porsche Macan, entre autres. Pendant des années, Polestar s’est contenté d’un seul modèle, la 2, mais comme la famille continue de s’agrandir et que le marché des voitures électriques est faible cette année, il est crucial de maintenir un prix attractif.

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Le troisième modèle de Polestar ne souffrira pas trop non plus en Europe. La marque a conclu un accord avec le sud-coréen Samsung-Renault pour ce coupé SUV sans lunette arrière. Ce modèle sera également fabriqué en Chine, mais les modèles destinés au marché européen proviendront du pays voisin à partir de l’année prochaine. L’UE a conclu un accord de libre-échange avec Séoul : pas de droits de douane, pas de barrières.

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Une Polestar de l’usine Volvo de Gand ?

La stratégie de Polestar comporte une autre facette intéressante. La réglementation américaine stipule qu’un constructeur qui exporte une voiture fabriquée localement peut en importer une de Chine en franchise d’impôt en guise de récompense. Ainsi, pour chaque Polestar 3 qui entre dans un port belge, par exemple, une 2 construite en Chine (car ce modèle n’est assemblé qu’en République populaire) est autorisée à entrer aux États-Unis sans payer de droits de douane. Quant à la carrière américaine de la 3, Polestar n’a pas à s’inquiéter car, à l’instar de l’Europe, la Corée du Sud a également conclu un accord de libre-échange avec les États-Unis. Forte de cette stratégie, la marque a annoncé le mois dernier qu’elle allait ouvrir des concessions en plus des ventes en ligne.

Pour l’instant, aucune autre marque chinoise ne peut suivre la même voie que Polestar. Mais la marque envisage-t-elle aussi une usine européenne ? Le grand patron de Polestar, Thomas Ingenlath, l’a déjà laissé entendre à Automotive News. Selon lui, cela fait partie de l’ambition et il envisage un partenaire comme Volvo pour cela. Le modèle envisagé est la 7, successeur de la 2. Une Polestar en provenance de l’usine belge de Gand ? Peut-être plus probablement de Slovaquie. Les Suédois y construisent un nouveau site pour leurs voitures à batterie de nouvelle génération. Nul doute que cette technologie aboutira également chez Polestar.

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