Dacia, c’est au départ une histoire à laquelle personne ne croyait. En effet, il, faut se souvenir que c’est en 1999 que Louis Schweitzer, alors PDG de Renault a un éclair de génie : construire une petite voiture à bas coût, vendue autour de 5.000 dollars. L’idée est révolutionnaire à l’époque où les constructeurs automobiles ne jurent que par la montée en gamme. À la fin des années 1990, la croissance est mise sur un piédestal et c’est le règne du « toujours plus » que ce soit pour la puissance, la technologie ou l’équipement.
Louis Schweitzer est un homme tenace… et critiqué de toutes parts. Même Carlos Ghosn, considéré comme un génie, critique son prédécesseur (et Dacia) lorsqu’il reprend la tête de Renault. Il reverra toutefois rapidement sa copie, car plusieurs années de suite, c’est Dacia qui sauve la mise du losange…
Aujourd’hui, le succès de la marque ne se dément plus et les chiffres sont là pour le prouver (comme depuis plusieurs années du reste) : la Sandero a une fois de plus été le modèle préféré des particuliers en 2022 tandis que le Duster s’installe à la troisième place de ce hit-parade. Et ce n’est pas tout : le modèle 100% électrique du constructeur d’origine roumaine, la Spring, se classe 3e meilleure vente des voitures électriques chez les particuliers. Et la Belgique n’est pas un cas isolé : ce phénomène est européen – la Sandero est le modèle préféré des particuliers depuis 2017 devant le… Duster. L’an dernier, les ventes de Dacia ont progressé de 6,8% alors que celles de Renault se repliaient de -14,6%.
Dacia n’est plus low cost
Interrogé par La Libre Belgique en marge du Salon de l’auto de Bruxelles, Xavier Martinet, directeur marketing Ventes & Opérations, indique que le positionnement de Dacia a changé et qu’elle n’est plus la marque low cost des débuts. La différence ? Aujourd’hui, c’est la marque qui offre le meilleur rapport qualité/prix, le tout avec un design séduisant.
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Question prix, Dacia a aussi évolué et on est loin de la berline Logan à 7.500 euros. Pour Xavier Martinet, le low cost alignait des prix inférieurs de 25% ce qui attirait une large frange des acheteurs de voitures d’occasion. Mais aujourd’hui, les tarifs ont augmenté, mais ils restent suffisamment attractifs pour les acheteurs. Dacia avance des prix inférieurs d’environ 15% par rapport à la concurrence équivalente. Et c’est parfois plus, comme avec le très familial Jogger (17.490 euros) où la différence avec les véhicules similaires est souvent de plusieurs milliers d’euros.
Modus operandi
Mais comment fonctionne le modèle Dacia ? En fait, il est le fruit d’une constante remise en question. Comment faire pour gagner deux euros par ci et quatre euros par là ? Voilà exactement le genre d’interrogation qu’ont les concepteurs, ingénieurs, acheteurs, etc. Et comme ces économies sont multipliées par le nombre de voitures produites, on augmente logiquement assez vite la rentabilité.
Un autre facteur de réussite est aussi d’interroger constamment la clientèle pour si un nouvel équipement est utile ou si, au contraire, celui-ci serait superflu. De ce fait, des montants importants peuvent être économisés en matière de développement et de production. Et là aussi, au prix de la tonne d’acier, le poids inférieur d’une voiture est aussi générateur d’économies pour un constructeur. Rien n’est laissé au hasard.
Pas de ristournes
Au Salon de l’auto, Dacia ne pratique pas de ristournes ou très peu, car le modèle prévoit désormais de produire moins de voitures que la demande. Il n’y a donc pas de stocks. Et pas de liquidation à organiser. Cette absence de ristournes explique aussi en partie pourquoi Dacia n’est pas une marque recherchée par les flottes professionnelles – cette clientèle ne pèse que pour 20% des ventes.
Reste que Dacia n’est pas non plus à l’abri des augmentations de prix, comme ça a été le cas pour la Spring électrique d’ailleurs dont le tarif a augmenté de 25% sur les 12 derniers mois. C’est le fait de l’augmentation des prix des matières premières, un contexte auquel Dacia n’échappe évidemment pas.
Reste que le modèle Dacia tient la route sur toute la durée de vie de la voiture, car les prix sur le marché de l’occasion restent au même niveau que ceux de modèles d’autres marques. Cela incite d’ailleurs les clients à rester fidèles avec 63% de taux de renouvellement. Chapeau Dacia ! Et jusqu’ici, ce modèle particulier n’a jamais été concurrencé. Nissan a bien relancé Datsun (la réplique du modèle Dacia), mais s’est cassé les dents et s’est retiré après 10 ans d’échecs consécutifs. De son côté, Volkswagen a bien pensé à une approche similaire en relançant Wartburg, ancienne marque automobile est-allemande. Mais il n’a jamais franchi le pas… N’y aurait-il de place que pour un acteur ?
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