Quelles conséquences de l’embargo sur le pétrole russe pour les Belges ?

Décrété il y a plusieurs mois, l’embargo sur les importations de pétrole russe en Europe est entré en vigueur ce 5 décembre. Faut-il s’attendre à des pénuries ou à une hausse des prix ?

Publié le 5 décembre 2022
Temps de lecture : 5 min

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Depuis le 24 février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens ont décidé de plusieurs paquets de sanctions économiques vis-à-vis du plus grand pays du monde. L’objectif : faire plier la Russie en court-circuitant le financement de la guerre.

Dans ce contexte, les sanctions des pays occidentaux ont été crescendo vis-à-vis du régime de Poutine. Et parmi les sanctions les plus emblématiques, il y a celle qui concerne l’embargo sur les produits pétroliers bruts en provenance de la Russie. L’embargo qui entre en vigueur ce 5 décembre 2022, prévoit la fin de l’achat, de l’importation et du transfert de pétrole brut russe acheminé par voie maritime vers l’Union européenne, sauf pour quelques pays qui ont pu bénéficier d’une dérogation, comme la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque.

Une nouvelle étape en février 2023

Et ce n’est pas tout, dès février 2023, une nouvelle étape sera encore franchie, car cette interdiction touchera aussi les produits pétroliers raffinés. S’ajoutera encore le plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars le baril, fruit d’un accord finalisé ce vendredi entre les pays du G7 et l’Australie.

Naturellement, un embargo n’est jamais anodin et il peut aussi s’avérer problématique pour les pays qui le décrètent. En l’occurrence, le risque est que, en l’absence du déploiement d’autres filières d’approvisionnement, l’Europe se retrouve à court de pétrole et donc en situation de pénurie.

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Pas de problème en Belgique

Selon Energia, la fédération sectorielle en Belgique des entreprises proposant des solutions énergétiques pour la mobilité et le chauffage, il n’y a actuellement aucun risque de pénurie, tout simplement parce que l’annonce est intervenue il y a plusieurs semaines et que, dans ce contexte, les raffineries ont eu le temps de se réorganiser. En outre, la Belgique est actuellement en surcapacité de production de Diesel, ce qui implique que, même si de nombreuses entreprises ont abandonné le gaz au profit du Diesel pour des raisons de coûts, aucun risque de pénurie n’est aujourd’hui identifié.

C’est le même son de cloche du côté de la BRAFCO (la fédération belge des Négociants en Combustibles et Carburants) qui estime que l’anticipation a été nettement suffisante et que la diversification de l’approvisionnement permettra de conserver des prix similaires. Et si dérapage il devait y avoir, il pourrait être amorti par notre système de prix maximum qui permet de ne pas avoir une répercussion directe sur les prix à court terme.

Des risques dans le monde ?

À entendre les spécialistes du secteur, il n’y a donc pas de risques d’exposition des consommateurs, ni pour les prix ni pour la disponibilité. Peut-on les croire ? À moitié probablement, parce que l’Europe n’est pas le monde entier. Or, il est clair que les pays exportateurs de pétrole ne voient pas la chose du même œil. En particulier, les prix du baril ont chuté ces dernières semaines (autour de 85 dollars) alors que les pays de l’OPEP+ (groupement dont fait partie la Russie) ont indiqué qu’ils voulaient maintenir un prix moyen de 100 dollars le baril. Il y a donc fort à parier que, lors de leur prochaine réunion qui aura lieu dimanche 11 décembre, les pays producteurs décident de réduire la production quotidienne pour faire remonter les prix sur le maché. C’est d’ailleurs la tendance qui se dessine, selon une source iranienne qui participera à cette prochaine réunion.

Deuxième élément d’importance : la Chine qui, sous la pression du peuple, commence progressivement à assouplir sa politique zéro Covid, ce qui laisse avec la perspective d’une relance économique très forte (actuellement de nombreuses usines sont fermées ou tournent au ralenti) avec un risque de dérapage sur les prix, comme on l’a connu à l’automne 2021. Dans ce contexte, l’appétit retrouvé de la Chine pour le pétrole pourrait aussi entraîner une redistribution des flux d’approvisionnement. Et l’Europe pourrait alors connaître quelques problèmes potentiels.

Le plafonnement des prix

Selon plusieurs experts, le plafonnement des prix du baril de pétrole russe sur les marchés ne devrait pas non plus poser de problème, car cette mesure oblige la Russie à accepter un prix moindre, mais à continuer de produire beaucoup si elle souhaite disposer de rentrées financières. En clair, il n’y aurait donc pas à ce stade de risque de pénurie dans les pays qui achètent encore du pétrole à Poutine – Inde et Chine en tête – et donc pas d’emballement des prix ou de réorganisation brutale des routes d’approvisionnement au niveau mondial.

Depuis plusieurs mois, l’instabilité est très importante et il ne faut donc présager de rien. Ce qui est certain en revanche, c’est que les prix de l’énergie resteront élevés à l’avenir et qu’il faudra s’y habituer. Comme d’ailleurs aux potentiels sursauts. Wait and see…

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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