Actuellement, l’Europe légifère tous azimuts pour épouser une politique d’économie circulaire vertueuse. Après la sortie des voitures thermiques en 2035 (mais déjà remise en cause) ou la levée d’une taxe carbone pour les entreprises et même les particuliers dès 2027, les autorités de l’Union prévoient aussi de mettre des règles pour la production des batteries pour les voitures électriques, une activité qui va se développer dans les années à venir.
L’objectif est en réalité de contraindre les industriels à inscrire les batteries dans une logique circulaire, notamment en les rendant plus facilement remplaçables et recyclables. Les États membres sont arrivés à un accord la semaine dernière et le texte couvre l’ensemble du cycle des batteries et il s’appliquera à toutes les batteries vendues dans l’Union, que ce soit pour un smartphone, un ordinateur, une voiture, mais aussi pour les batteries industrielles.
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Des règles dès 2024
L’Europe a prévu que dès 2024, chaque batterie renseigne son empreinte carbone (un peu comme un nutri-score) et prenant en compte tout le processus, c’est-à-dire de l’extraction minière jusqu’au recyclage. Plus contraignant encore : à partir de 2027, seules les batteries des voitures électriques qui resteront sous un seuil carbone déterminé pourront être commercialisées. Entre ces deux dates, des critères de durabilité et de performance seront aussi imposés en 2026.
Il est aussi question de recyclage et donc d’une filière de collecte des batteries usagées. D’ici 2023, les entreprises qui incluent une batterie dans un smartphone ou un ordinateur devront collecter jusqu’à 45% des produits usagés et jusqu’à 73% en 2030. Les constructeurs de vélos, de trottinettes et de deux roues électriques sont aussi concernés avec un taux de 61% d’ici 2031. Et au-delà de cette collecte, il faudra aussi recycler : 90% du cobalt et du nickel d’ici 2027 et 50% du lithium – une part qui passera à 80% en 2031.
Des matériaux recyclés dans des batteries neuves
Il est en outre prévu que les nouvelles batteries devront inclure des métaux recyclés dans leur processus de production. Ainsi, les batteries des véhicules électriques devront proposer 16% de cobalt et 6 % de lithium et de nickel recyclés après 2031.
L’Europe imposera ces normes aux constructeurs européens, mais aussi aux batteries importées depuis des pays situés en dehors de l’Union. Avec cette manœuvre, l’Europe promet de relocaliser la production et de déployer les filières de revalorisation tout en réduisant aussi la dépendance aux matières premières qui proviennent majoritairement de l’étranger.
25% de batteries européennes en 2030 ?
Outre l’aspect écologique, l’Europe espère pouvoir être capable de produire 25% de ses besoins en batteries d’ici 2030 contre seulement 3% en 2020. Selon Thierry Breton, le commissaire au Marché intérieur, le développement du secteur des batteries en Europe profitera à l’emploi, mais aussi au consommateur qui sera mieux informé sur la provenance des batteries qu’il consomme.
Plusieurs acteurs de l’environnement, dont l’organisation indépendante Transport&Environment, ont salué la démarche des décideurs européens. Si le texte prévoit bien une sorte de passeport numérique pour chaque batterie, on se demande toutefois comment tout ceci pourra être vérifié à l’entrée, notamment avec pour des produits en provenance de Chine par exemple et pour lesquels les producteurs sont assez peu regardant aux conditions d’extraction, entre autres…
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