Depuis 2017, Polestar qui était l’ancien département de compétition de Volvo est devenu une marque à part entière. Pour Volvo et Geely – son propriétaire chinois –, il s’agissait de développer un modèle automobile à la Tesla : pas de concession, mais aussi quelques rares concessions (moins de 150 dans le monde) et des ventes en ligne. Hybrides rechargeables au départ, les Polestar sont par ailleurs rapidement devenues 100% électriques.
Depuis ses débuts, Polestar a bien performé : 10.000 voitures seulement en 2020 à cause de la Covid, mais 29.000 en 2021 et un peu plus de 50.000 en 2022. Mais depuis, ça coince et la marque ne parvient pas à s’établir puisqu’elle n’a écoulé que 53.000 voitures en 2023 avec un net effondrement à la fin de l’année. On est donc bien loin de l’objectif des 80.000 voitures prévues pour 2023 et des 290.000 unités attendues à l’horizon 2025. Et bien loin aussi des ventes de Tesla (1,81 million de voitures en 2023).
140 millions de perte
Cette contre-performance a engendré des pertes à hauteur de 140 millions d’euros au dernier trimestre de 2023. Dans cette cacophonie, le retard des nouveaux modèles (Polestar 3 et 4) n’a rien fait pour arranger les choses. Pas plus que le licenciement de 15% du personnel à l’été dernier (450 personnes). Et pour ne rien arranger, Polestar s’est lui-même mi la corde au cou en entrant en bourse en 2022. Résultat : l’action qui valait 90 dollars a perdu 80% de sa valeur et vaut aujourd’hui un dollar et demi.
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Dans ce contexte, Volvo a décidé de se protéger et la marque a réduit de 48% à 18% sa participation. Depuis, l’action a rebondi. Très bien, mais les signaux restent mauvais. Que doivent dès lors faire les clients actuels et les automobilistes qui envisagent d’acheter une Polestar ?
Un ballon ?
Polestar essaie aujourd’hui tant bien que mal de rassurer. Interrogée par HLN, la marque a indiqué la mise en place d’une nouvelle structure d’actionnariat avec le géant Geely directement à la manœuvre. La marque a aussi reçu un prêt de 877 millions d’euros qui devrait lui permettre de survivre jusqu’en 2025. Polestar espère tripler ses ventes à 155.000 unités par an afin de parvenir à l’équilibre financier. Autant dire de l’entreprise est ambitieuse et elle repose sur l’acceptation ou non par le public des modèles 3 et 4, deux crossovers destinés aux populations nanties qui, pour l’essentiel, a probablement déjà adopté une voiture électrique. La chose semble donc optimiste, surtout dans un marché qui subit actuellement un gros ralentissement et où la guerre des prix dans certaines régions du monde fait rage. Polestar pourrait-elle malgré tout s’imposer comme Tesla est parvenu à le faire malgré des périodes plus difficiles ? Pas certain, car les investisseurs ont toujours cru en Tesla, ce qui a valu à la marque une incroyable valorisation boursière. Polestar est loin du compte…
Encore utilisables ?
Comme le dit justement HLN, l’avenir de Polestar est très incertain. Et il n’est pas impossible que si les choses tournaient mal, les possesseurs de Polestar ne puissent plus les utiliser. Car lorsque c’est la marque qui fournit les cartes de recharge, les opérateurs du réseau bloquent la ligne de crédit de peur de ne pas être payé. Ça s’est déjà vu. Cela dit, pour ce qui touche à l’après-vente, Polestar n’est probablement pas le moins bien loti. Car ses technologies sont partagées avec Volvo, ce qui laisse probablement avec des solutions concrètes en cas de coup dur. En outre, il faudra voir aussi quelle sera la stratégie de son propriétaire, le géant Geely, qui ne manque pas d’argent… mais il n’empêche : on sait qu’il y aura à un moment donné une rationalisation des marques de voitures électriques qui sont trop nombreuses sur le marché. À suivre donc…
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