Moteur de l’Europe, l’économie allemande va de plus en plus mal. Et c’est particulièrement le cas de l’industrie et de l’automobile en particulier. En effet, la production industrielle allemande globale a reculé de -2,5% rien que sur le mois de mai avec une solide correction pour le secteur automobile (-5,2%). Une situation est préoccupante.
Dans ce contexte, l’industrie automobile allemande se serre la ceinture. Et décale ou ralentit ses programmes d’investissements dans les prochaines générations de voitures électriques. Ainsi, Volkswagen a confirmé cette semaine son intention de ne pas renouveler 1.000 contrats à durée déterminée dans son usine de Zwickau convertie à 100% pour les modèles électriques en 2022 (investissement de 1,2 milliard d’euro). L’objectif : s’adapter à la demande pour la voiture électrique qui, comme on le sait, est retombée comme un soufflé.
Sous-capacité
A Zwickau, l’usine tourne actuellement en sous-capacité, assemblant 240.000 voitures par an au lieu des 360.000 prévues, alors qu’elle assemble des Volkswagen, des Audi et des Cupra. Mais même avec ces 1.000 contrats de travail en moins, l’usine continuera à utiliser trop de personnel, ce qui signifie une situation financièrement tendue pour le groupe.
Les contre-performances enregistrées pour les voitures électriques est globale, mais elle est aussi intérieure depuis que le gouvernement allemand a supprimé brutalement les aides à l’achat pour les acheteurs. Cette mesure est responsable à elle seule de 16% du recul des ventes, entre janvier et mai 2024.
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Des effets colatéraux
Volkswagen n’est évidemment pas le seul constructeur allemand à la peine : Mercedes l’est aussi et ce qui a probablement motivé en partie le report du fabricant à l’étoile de sa sortie du moteur thermique.
Mais le problème est plus structurel et plus profond encore. Car alors que Volkswagen commence à serrer le frein à main, le chimiste BASF a pris aussi des décisions lourdes de conséquences : celles de ne pas poursuivre deux initiatives visant à sécuriser son accès aux métaux critiques pour la fabrication de batteries. En l’occurrence, il s’agissait d’un projet de raffinerie de nickel et de cobalt en Indonésie et d’un projet d’investissement dans le lithium au Chili. Là aussi, la décision de ne pas poursuivre est « purement économique », a indiqué un porte-parole qui indique que BASF préfère acheter sur le marché plutôt que de sécuriser son approvisionnement.
Une erreur de jugement ?
Il s’agit probablement d’une erreur, car lorsque le marché redémarrera – et il le fera tôt ou tard –, les investissements auront été insuffisants et notre dépendance à la Chine redeviendra problématique. Comme avant. Volkswagen comme BASF indiquent toutefois qu’ils ne tournent pas le dos à la voiture électrique et que les investissements vont se poursuivre (35 milliards d’euros d’ici à 2025 pour VW). Mais on s’interroge autour de ces stratégies. Car, cette période plus calme aurait pu être prise comme l’opportunité de rattraper le retard en la matière. D’autant que les analystes tablent sur une reprise du marché en 2025. Une année utilisée à bon escient n’aurait pas été de trop. Mais ce n’est sans doute pas ce que les actionnaires qui veulent toucher des dividendes attendent.
Pour le ministère de l’Économie allemand, « La production ne se stabilisera que lorsque le commerce mondial se redressera davantage et que la demande de biens industriels reprendra. » Une déclaration qui laisse perplexe. Car en continuant à entretenir le retard dans le secteur de la voiture électrique, il se pourrait que l’économie de demain ne choisissent plus l’économie et les produits allemands à l’avenir. Et là, ce serait échec et mat.
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