Le site d’Audi Brussels est clairement menacé de fermeture. En effet, avec la baisse de la demande pour les voitures électriques et le vieillissement du modèle Q8 e-tron, le site est en mauvaise posture, d’autant plus qu’on sait que le futur Q8 e-tron ne sera pas construit en Belgique, mais au Mexique, réduction des coûts oblige. Dans ce contexte, Audi a prévu une immense restructuration qui verra le licenciement collectif de 1.510 postes en 2024 et encore 1.110 en 2025 sur les 3.000 que totalise le site. Il ne resterait donc plus de 380 personnes à Forest, ce qui laisse augurer une fin à la Renault Vilvorde, à l’Opel (Anvers) ou à la Ford (Genk).
A priori, le sort du site et des ouvriers semblait déjà scellé. Mais ce ne serait finalement peut-être pas le cas. Comme le rapport L’Écho, l’outil public de financement de la région bruxelloise, hub.brussels, qui est chargé d’attirer des investisseurs étrangers serait actuellement en discussion avec Geely qui concentre les marques Volvo, Smart de Link&Co, mais aussi avec Nio.
À cause des droits de douane
Car les constructeurs chinois ont adopté une autre posture depuis que l’Union européenne a instauré des droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine. En fonction de la marque, ceux-ci oscillent entre 27 et 48% (en incluant les 10% de taxes qui existaient déjà précédemment), ce qui est évidemment énorme. En théorie, ces droits sont actuellement provisoires et ils ne devraient entrer en vigueur que le 4 novembre prochain et pour 5 ans, lorsque la Commission bouclera définitivement son enquête sur les subventions accordées par Pékin à ses constructeurs. Anticipant une issue défavorable au dossier, les industriels de l’empire du Milieu s’organisent dès lors déjà pour construire leurs véhicules en Europe afin de contourner cette contrainte.
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Les annonces se succèdent d’ailleurs : Leapmotor fabrique ses voitures en Pologne dans une installation de Stellantis, BYD a annoncé l’ouverture de deux sites de production tandis que Chery a repris une ancienne usine Nissan en Espagne. La tendance est donc là et le site d’Audi Brussels pourrait donc s’y inscrire aussi.
Des discussions en cours
Selon L’Écho, hub.brussels a confirmé la tenue de discussions, mais pas spécifiquement sur le volet automobile. En effet, l’intérêt des Chinois pour le secteur auto serait récent, en raison justement des droits de douane. Mais hub.brussels a été clair et indiqué que le site d’Audi n’a pas fait l’objet jusqu’ici d’échanges. Il est plus que probable qu’il faille attendre la confirmation des droits de douane en novembre pour que l’intérêt potentiel des Chinois pour des sites industriels en Europe se confirme. Et si c’est le cas, l’usine d’Audi pourrait bien aiguiser les appétits, car elle ne nécessiterait que peu d’investissements tandis que son personnel est déjà formé à la construction de voitures électriques. Les Chinois auraient donc tout sous la main. À suivre donc.
Photos usine : Wikipedia & Audi
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