On le sait : la demande pour les puces (semi-conducteurs) va se renforcer dans le secteur automobile, et ce dans un contexte pourtant de stagnation de la production mondiale. Poussée jusqu’à près de 100 millions d’unités avant la crise, la production automobile mondiale est en effet redescendue à 80 millions de véhicules (particuliers) actuellement et rien n’indique que dans les années qui viennent, la demande repartira à la hausse.
Cela dit, dans ce contexte incertain, il y a au moins une certitude : la demande pour les puces électroniques va exploser dans les 6 ans à venir, soit jusqu’en 2027 au moins. Estimé en 2021 à 44 milliards de dollars, ce marché devrait passer à près de 81 milliards de dollars en 2027 selon le cabinet spécialisé Yole Developpement.
Les trois raisons de l’explosion
Selon Yole, l’explosion de la demande est due à 3 facteurs : le développement des systèmes électroniques et notamment ceux relatifs à la sécurité et aux assistances de conduite, la digitalisation des véhicules (connectés) et, enfin, l’électrification qui exige bien évidemment de multiples « controlers » pour gérer moteurs, batteries, chargeurs, etc.
Ces trois tendances vont évidemment faire exploser le nombre de puces à bord. En 2021, un véhicule en comptait en moyenne 820 semi-conducteurs et, selon les estimations, il en faudra 1.100 en 2027 ce qui amènera aussi à un doublement de la valeur de ces éléments à 900 dollars, contre 450 dollars aujourd’hui. Pourquoi un doublement ? Et bien tout simplement parce que ces semi-conducteurs seront de plus en plus complexes et donc plus chers à produire.
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L’automobile redevient intéressante
Cette complexification des pièces est surtout le fait des voitures électriques dont les composants électroniques doivent assurer la coordination, la gestion et l’optimisation des flux d’énergie. Ce sont d’ailleurs les besoins pour les voitures électriques qui vont tirer la recherche et le développement avec de nouvelles technologies de semi-conducteurs comme le carbure de silicium.
Délaissée avant la crise au profit de la filière des appareils électroniques (tablettes, ordinateurs, smartphones, etc.), la filière automobile aiguise à nouveau les intérêts des grands producteurs de semi-conducteurs, comme Infineon Technologies, NXP, Renesas Electronics, Texas Instruments, STMicroelectronics, Bosch ou encore Onsemi.
Dans ce contexte, les constructeurs doivent sécuriser leurs approvisionnements pour ne pas se retrouver dans la même situation que pendant la crise du coronavirus – les filières n’avaient pas été sécurisées et les industriels des semi-conducteurs avaient alors préféré détourner leurs productions moins rentables destinées à l’automobile au profit de la microélectronique personnelle. Il y a donc un travail de fond à opérer, et urgemment même, car 2027, c’est demain. Certains partenariats se sont entretemps noués (Ford et BMW avec GlobalFoundries, Stellantis avec Foxconn et Qualcomm, etc.), mais ce n’est pas encore suffisant.
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