Toyota, c’est une machine de guerre industrielle comme on en a rarement fait. Outre la fiabilité de ses produits qui fait référence depuis des décennies, le groupe a sur agir intelligemment et se hisser à la première place mondiale depuis plusieurs années, le tout en creusant toujours plus l’écart avec le groupe Volkswagen. Dans ce contexte, on se demande bien ce qui a poussé l’architecte de cette entreprise exemplaire, Akio Toyoda, petit-fils du fondateur du groupe, a annoncé de manière inattendue son départ. La décision de ce dernier est des plus étranges, car l’homme a annoncé son départ à son successeur, Koji Sato, sur les bords d’un circuit où il participait à une course d’endurance.
Selon plusieurs observateurs, ce pourrait être le Conseil d’administration du groupe qui aurait donné le signal. Car celui-ci oscillerait entre reconnaissance et inquiétude. Reconnaissance pour le formidable travail abattu depuis 13 ans par Toyoda et inquiétude, car le Conseil ne serait pas convaincu par l’avenir qui se profile, notamment pour la transition autour de la voiture électrique pour laquelle Toyota a jusqu’ici freiné des quatre fers.
La stratégie remise en cause ?
On pourrait se demander ce qui est reproché à Akio Toyoda. Mauvaise question sans doute et réponse évidente : les errements de ces derniers mois et notamment la frilosité de Toyota à quitter son modèle industriel déclinant – c’est-à-dire la voiture hybride – et de basculer vers le modèle de l’électrique. Certes, le modèle hybride a parfaitement fonctionné, mais Toyota n’a jusqu’ici que timidement adopté le modèle électrique et son premier modèle, le BZ4X, est déjà entaché de plusieurs problèmes de production et des résultats décevants en termes d’autonomie (le BZ4X utilise aussi des cellules de type « pouch », considérées comme moins efficientes).
Et ce n’est manifestement pas la Mirai qui sera en mesure de rattraper le coup aux yeux des administrateurs, car la voiture à hydrogène risque de prendre encore un certain temps avant d’être exploitée pleinement – si elle l’est un jour du reste. Une majorité d’observateurs s’accordent en effet à dire que ce mode de propulsion sera réservé aux professionnels et aux gros engins, mais qu’il ne percolera pas dans le transport individuel.
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Et ce n’est pas tout : la stratégie PHEV du constructeur est aussi critiquée, comme avec la 5e génération de Prius qui n’est plus importée qu’en version hybride rechargeable en Europe alors que ce type de motorisation tombe clairement en désuétude. Erreur de casting a-t-on envie de dire puisqu’à l’heure où les ventes de PHEV s’effondrent, celles d’hybrides autorechargeables restent très populaires chez les particuliers. Où est donc la logique ?
Quel avenir pour Toyota ?
Forcément, parce qu’il est au sommet de la pyramide, Akio Toyoda porte la responsabilité de cette situation, d’autant qu’il a aussi enfoncé le clou comme en décembre dernier où il déclarait encore que l’électrique n’était pas la réponse à tout. Serait-ce la déclaration de trop. On ne le saura peut-être pas, mais force est de constater que d’autres patrons qui ne sont pas nécessairement en accord le mouvement d’électrification massif agissent néanmoins. L’entêtement de Toyoda lui aura peut-être été fatal.
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