La situation de l’usine automobile d’Audi Brussels est inquiétante. Cette chaîne d’assemblage s’occupait jusqu’ici de la construction des Audi électrique Q8 e-tron et de sa variante coupé, mais le ralentissement de la demande pour ces véhicules ces derniers mois oblige à réduire les effectifs. De ce fait, ce sont les contrats de 371 intérimaires qui n’ont pas été renouvelés. C’est la loi de l’offre et de la demande. Jusqu’ici, rien donc de très inquiétant.
Sauf que l’activité ne se joue en fait pas sur le court terme, mais bien à plus longue échéance. Car il n’est pas certain qu’Audi Brussels ne ferme pas ses portes très bientôt. Tous les signaux sont en effet au rouge dans ce dossier, car Audi a décidé que ce ne serait pas Bruxelles qui construirait la prochaine Q8 e-tron après 2027 et la fin du modèle actuel. La production sera localisée au Mexique et en Chine.
Un plan de sauvetage ?
La situation est prise très au sérieux par les autorités belges. À tel point d’ailleurs que le gouvernement De Croo s’en mêle et souhaite mettre au point un plan de sauvetage de l’usine pour éviter un carnage social comme ça a été le cas pour Renault Vilvorde, Opel Anvers ou encore Ford Genk pour ne citer que ceux-là. Rappelons que ce sont 3.000 emplois directs qui sont dépendants des activités de l’usine, ce à quoi il faut naturellement ajouter tous les sous-traitants.
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Dès vendredi prochain, le gouvernement belge va mettre en place une task force rapporte L’Echo et De Tijd. Plusieurs éléments sont déjà sur la table, comme la prise en charge par la Belgique d’un plan de formation du personnel pour l’accueil d’un nouveau modèle, mais aussi des subventions, des réductions pour la facture d’énergie, des déductions pour les investissements (verts notamment) à consentir dans l’usine… Les citoyens pourraient se demander pourquoi le gouvernement met tout cela en place à l’avantage d’un acteur privé. En réalité, c’est parce que les usines du groupe sont mises en concurrence lorsqu’il s’agit de produire un nouveau modèle. L’idée est donc que Audi Brussels puisse être la plus compétitive possible.
Autour de la table
Selon l’Écho et De Tijd, l’objectif du gouvernement est de garantir une série d’avantages au management de chez Audi pour les convaincre de rester. Et ces avantages resteraient d’application après les élections de juin 2024, sans que le nouveau gouvernement puisse donc les remettre en cause.
Cela suffira-t-il ? Ce n’est pas certain. Car les surcapacités sont évidentes pour le groupe allemand tout entier pour les voitures électriques. Certains rappellent que l’usine a déjà été sauvée deux fois : une première fois en 2006 avec le transfert de marque (de Volkswagen à Audi) et en 2015 avec le départ de l’A1. Jamais deux sans trois ? Actuellement, l’usine sort de plusieurs semaines de chômage économique. Pour trouver une oreille attentive auprès d’Audi, il faudrait aussi idéalement que le climat social reste paisible. Ce qui n’est pas certain non plus étant donné qu’un préavis de grève court toujours…
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