Les voitures électriques prennent une place de plus en plus importante dans le quotidien des automobilistes belges, et ce malgré des craintes initiales liées à leur autonomie et aux infrastructures de recharge. Une récente étude menée par le European Alternative Fuels Observatory (EAFO), en collaboration avec l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et Touring, s’est penchée sur la perception des conducteurs belges vis-à-vis de leur véhicule à accumulateur. Et un des principaux enseignements à tirer tient dans l’écart significatif entre l’autonomie promise par les constructeurs et celle réellement observée par les utilisateurs. Une surprise ? Pas vraiment !
Un écart d’autonomie de 20%, voire plus
Selon les données collectées, près de 70% des utilisateurs belges de voitures électriques constatent que l’autonomie effective de leur véhicule est inférieure à celle annoncée par le fabricant. Cet écart peut atteindre jusqu’à 20%, voire davantage dans certains cas. Cela dit, bien que ce décalage entre la réalité et les chiffres théoriques puisse surprendre, il ne semble pas pour autant provoquer de mécontentement chez les utilisateurs. Au contraire : 83% des conducteurs interrogés déclarent être globalement satisfaits de l’autonomie de leur voiture électrique.
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Il faut toutefois recadrer et rappeler que cette différence entre autonomie théorique et réelle n’est pas propre aux véhicules électriques. Elle est réelle aussi pour les voitures thermiques où les chiffres officiels de consommation de carburant sont systématiquement (ou presque) plus optimistes que la réalité sur route. Les automobilistes sont habitués à ce décalage et ils ne s’en sont jamais plaints, même s’il faut souligner que la communication autour des voitures thermiques met moins en avant l’autonomie que les émissions de CO2.
La recharge à domicile privilégiée
Le quotidien des conducteurs de véhicules électriques est aussi marqué par des habitudes de recharge bien spécifiques. Près d’un conducteur sur trois préfère recharger son véhicule à domicile tandis qu’un sur quatre le fait sur son lieu de travail. Cette tendance s’explique par la commodité et l’aisance qu’offrent ces solutions privées. Ces utilisateurs peuvent ainsi éviter les aléas et les potentielles files d’attente aux bornes publiques. Mais, bien entendu, à l’avenir, ce ratio risque fort de changer. Car tous les Belges ne disposent pas d’une entrée ou d’un garage à domicile. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il y a urgence de développer le réseau de recharge public.
Et l’enquête montre d’ailleurs cette évolution : l’utilisation des bornes publiques de recharge rapide connaît une croissance, spécifiquement chez les conducteurs qui n’ont pas la possibilité de recharger chez eux ou au travail. Parmi les utilisateurs réguliers de ces infrastructures, plus de la moitié insistent sur l’importance que les bornes soient équipées de câbles fixes, comme sur les Superchargers de Tesla. Ce détail, qui peut sembler anecdotique, améliore en effet grandement le confort d’utilisation en évitant au conducteur de devoir manipuler son propre câble à chaque recharge.
Le critère de la rapidité de la recharge
Par ailleurs, la vitesse de recharge semble aussi être un critère central pour une grande partie des utilisateurs. Un tiers des conducteurs estiment la rapidité de la recharge « très importante », tandis que 40% la jugent « assez importante ». Cet aspect devient particulièrement déterminant lors des longs trajets, où les arrêts fréquents pour recharger sont une source d’inquiétude pour 68,57% des participants.
Cela dit, les propriétaires de voitures électriques qui ont déjà expérimenté des trajets longue distance relativisent ces préoccupations. Plus de la moitié des conducteurs ont déjà effectué un voyage à l’étranger avec leur véhicule électrique, et parmi eux, 36,23% décrivent l’expérience de recharge à l’étranger comme « très facile », tandis que 34,78% l’ont trouvée « facile ». Ces chiffres montrent que, même sur de longues distances, la voiture électrique reste une option tout à fait viable pour un nombre croissant d’utilisateurs.
Coût et écologie, quel choix poser ?
L’un des principaux arguments en faveur des véhicules électriques tient dans leur impact environnemental réduit. Près de 45% des conducteurs mettent en avant le fait que la voiture électrique contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, tandis que 35% apprécient l’absence de polluants à l’échappement. Les croyances changent donc, ce qui est une bonne nouvelle. Car, oui, malgré sa batterie, la voiture électrique est nettement moins émettrice de CO2. Outre les bénéfices environnementaux, 29% des répondants soulignent également le confort de conduite, notamment grâce à l’onctuosité et au silence du moteur électrique.
Mais au-delà de tous ces arguments, il apparaît que le prix reste un frein majeur à l’adoption des voitures électriques. 74% des utilisateurs estiment que ces véhicules sont encore trop chers. Par ailleurs, près de 30% regrettent le manque de bornes de recharge publiques, tandis que d’autres déplorent encore l’impossibilité de recharger à domicile.
Malgré les défis qui subsistent, l’enquête de la EAFO et de l’ULB montre que les voitures électriques continuent de conquérir les automobilistes belges. Leur utilisation au quotidien est de plus en plus courante et les habitudes se forgent progressivement à cette nouvelle technologie. Et il y a au moins un paramètre qui ne change pas par rapport aux voitures thermiques : les conducteurs de voitures électriques sont toujours très attentifs aux performances de leur véhicule. Comme quoi…
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