Le petit monde de la voiture électrique va-t-il évoluer rapidement ? C’est ce que tout le monde espère, car jusqu’ici, la voiture électrique est jugée trop cher, elle offre trop peu d’autonomie et demande trop de temps pour être rechargée, même si, doucement, les choses changent sur ce dernier volet, les puissances de charge dépassant de plus en plus souvent les 200 kW.
Si son principe de fonctionnement est ancien – Porsche avait notamment inventé une voiture électrique il y a plus de 100 ans tandis que la première voiture à franchir les 100 km/h était électrique et… belge ! –, la voiture électrique moderne est très récente. Tout le monde se souvient en effet de l’originale Nissan Leaf apparue en 2010 et rapidement suivie par Tesla et son Model S en 2012.
En une petite dizaine d’années, les choses ont évolué. Et il y a désormais beaucoup de chance que les évolutions technologiques s’accélèrent dans les années qui viennent, car les constructeurs et équipementiers concentrent désormais tous leurs efforts sur la voiture électrique qui va devenir incontournable dans certaines parties du monde et notamment en Europe (2035).
Les batteries solides comme objectif
Depuis plusieurs moins, on parle de plus en plus d’évolutions au sujet des batteries et plus précisément au sujet de l’arrivée de batterie à électrolyte solide. Si Toyota y travaille beaucoup, c’est aussi le cas de Nissan comme l’a confié à Autocar David Moss, vice-président de la Recherche et du Développement de Nissan Europe. Selon cet homme, d’ici 4 ou 5 ans, ces batteries solides devraient déferler sur le marché avec de sérieux avantages à la clé.
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David Moss promet notamment l’arrivée d’un premier modèle équipé de ces batteries dès 2028. Pourquoi cette date alors que Toyota promet cette technologie en 2025 ? Cela vient de ce que Nissan a prévu d’avoir une usine dédiée à la production de cellules solides dès 2025, mais qu’il souhaite ensuite mener des études technologiques poussées avant la fin 2026. Pas question donc d’improviser et de rater le train de départ avec une technologie qui ne serait pas complètement mature.
400 kW de puissance admissible
David Moss donne toutefois quelques détails sur les caractéristiques de ces futures batteries. Et l’une d’entre elles veut le détour : la possibilité de pousser la puissance de charge jusqu’à 400 kW contre 130 ou 150 en moyenne actuellement. Autant dire que le plein pourrait être fait en une dizaine de minutes, ce qui commencerait à devenir franchement compétitif par rapport une voiture thermique traditionnelle qui demande entre 3 et 4 minutes (dépendant du débit de la pompe).
Le directeur de Nissan ajoute encore que sa marque hésite sur le modèle à adopter : faut-il une batterie d’une taille raisonnable ou une de capacité plus importante ? Mauvaise question sans doute et réponse évidente : une grosse batterie n’est probablement pas nécessaire si l’on parvient à faire le plein aussi vite qu’avec une voiture à moteur à combustion. Non ?
Les batteries non solides continueront à exister
Cela dit, l’arrivée des batteries solides ne sonnera pas le glas de nos batteries lithium-ion actuelles (à électrolyte liquide donc). Celles-ci vont en effet continuer à être produites et leur coût devrait être sensiblement réduit. Nissan estime qu’il devrait baisser de 65%, car ce qui est fait aujourd’hui ne sera plus fait demain et, ici aussi, de nouvelles technologies et chimies verront le jour rapidement.
Si cette trajectoire se précise, il y a fort à parier que le coût – et donc le prix de vente – d’une voiture électrique rejoigne celui d’une voiture thermique, probablement surtout à partir de 2025 où entrera en vigueur la nouvelle norme Euro 7 pour laquelle les technologies plus poussées de dépollution feront forcément grimper les prix de vente. Reste à voir si toutes ces projections se réaliseront effectivement.
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