Obliger les entreprises à ne plus acheter que des voitures électriques, et ce dès 2030 ? L’Europe y réfléchit sérieusement. La proposition a d’ailleurs été faite par le Président de la commission de l’Environnement du parlement européen, Pascal Canfin. Pour lui, la transition vers la voiture électrique ne va pas assez vite et il invite donc la Commission européenne à légiférer dans ce domaine.
Un plus pour le marché de l’occasion ?
Si la volonté de réduire les émissions de CO2 et l’écologie constituent les premières motivations de Pascal Canfin, celui-ci avance aussi l’argument du marché de l’occasion. En effet, l’homme a observé les statistiques et il constate que, crise oblige, les ventes de voitures thermiques de plus de 12 ans ont considérablement augmenté ces deux dernières années, ce qui, selon lui, nuit à l’écologie et à la qualité de l’air – ce qui reste aussi en partie à prouver, car la voiture la moins polluante est en réalité celle qu’on n’achète pas.
Dans ce contexte, l’obligation d’achat de voitures électriques aux entreprises devrait permettre aussi d’alimenter le marché de la seconde main – voire de la troisième main – dans un laps de temps relativement court, ce qui s’avèrera optimal d’un point de vue timing avec la transition globale prévue en 2035.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Les entreprises seront-elles d’accord ?
Seul bémol : il faudra voir comment les entreprises et leurs représentants réagissent à cette obligation si elle se concrétise. Car le Président de la commission de l’Environnement du parlement n’a pas pris en compte les réalités des entreprises et de leurs salariés. En effet, pour que ce modèle fonctionne, il faudrait que celles-ci investissent dans une infrastructure de recharge (sans parler du réseau électrique des bâtiments concernés) et qu’elles acceptent que leur personnel passe plus de temps sur la route puisqu’on ne fait pas le plein en 3 minutes comme avec une voiture Diesel ou essence et que l’autonomie est pour l’heure encore réduite.
La Belgique possède naturellement déjà un système fiscal assez redoutable pour pousser à l’obligation implicite de basculer sur un parc de voitures électriques : la déductibilité. De ce strict point de vue, le nombre de voitures électriques devrait sensiblement augmenter dès l’horizon 2025-2026. Reste toutefois que pour certains secteurs, l’offre des outils de travail est réduite à sa plus simple expression voire n’existe pas encore. Il suffit de penser à la construction et aux véhicules à bennes caractéristiques lesquels seront difficilement électriques s’il faut parcourir 300 ou 400 km quotidiens sans possibilité de recharger sur le chantier. À voir donc comment le marché évoluera et si la fameuse clause de revoyure du texte obligeant à la sortie du thermique en 2035 n’est pas activée en 2026 pour laisser le champ libre à des alternatives (comme à l’hybride rechargeable par exemple) si les objectifs intermédiaires d’électrification du parc ne sont pas atteints.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be