Dans les années qui viennent, le déploiement à grande échelle des voitures électriques est devenu une nécessité absolue. Il faut dire qu’il reste peu de temps puisque dès le 1er janvier 2035, l’Europe interdira la vente de voitures neuves thermiques. Il reste donc 13 ans aux constructeurs pour affiner leurs technologies et enrichir leur offre dans tous les segments de marché avec pour objectif de rendre la voiture électrique plus démocratique que ce qu’elle n’est actuellement pas.
Si cette stratégie semble assez simple sur le papier, elle est en réalité très compliquée à mettre en œuvre, car il faudra compter avec les problèmes d’approvisionnement en lithium qui menace déjà le volume de batteries qui devrait être fabriqué. Mais ce n’est pas tout : certains constructeurs, et non des moindres, rencontrent des problèmes en interne pour le développement de leurs gammes électriques qui vont générer de sérieux retards sur le calendrier de déploiement. Cette situation est notamment rencontrée chez Volkswagen.
Des problèmes pour les logiciels
Selon le média allemand Automobilwoche, Volkswagen rencontre actuellement de grosses difficultés dans le développement des logiciels, ce qui va profondément perturbe le calendrier de sortie des futurs modèles, en particulier des modèles porte-drapeau, ceux-là mêmes qui portent les innovations qui sont ensuite diffusées dans les segments inférieurs. La marque la plus touchée serait Audi dont le projet Artémis serait retardé de… 3 ans pour être finalement lancé en 2027.
Ces retards sont moins anodins qu’il n’y paraît, car, toujours selon le média allemand, les problèmes rencontrés pourraient aussi hypothéquer le projet de Bentley de sortir du thermique dès 2030. Chez Porsche, le futur Macan devrait aussi être retardé, tout comme l’Audi Q6 e-tron. Ces deux-là étaient attendus pour 2021, mais ils ne seront lancés – si tout va bien – que l’an prochain, en 2023.
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La faute à Cariad
Manifestement, tous ces problèmes trouveraient leur origine dans la filiale Cariad de Volkswagen, l’une des plus importantes et celle qui est en charge du développement de la prochaine infrastructure électronique. Or, cette plate-forme logicielle standardisée doit permettre de mieux connecter les véhicules et de faire avancer la conduite autonome afin de concurrencer Tesla.
Le grand patron de Volkswagen, Herbert Diess, a décidé de reprendre les choses en main et de remettre de l’ordre de cette filiale qui, manifestement, souffre de problèmes organisationnels. Cela dit, tout cela remet en question le calendrier des marques du groupe Volkswagen et notamment celui d’Audi qui, en lieu et place de l’Artémis, lancera peut-être un modèle moins ambitieux qui ne pourra pas disposer du niveau 4 de conduite autonome comme escompté. Ce raffinement pourrait du coup revenir à la Volkswagen Trinity, ce qui serait un peu le monde à l’envers.
Pour amortir le choc, Cariad développerait une version intermédiaire du logiciel pour les Porsche Macan et Audi Q6 e-tron, mais rien ne dit que le projet aboutira à temps. Depuis plusieurs années, on répète que l’enjeu de la voiture du futur tient dans le développement des logiciels qui, à l’avenir, seront les seuls maîtres à bord et les seuls capables de différencier les automobiles. Cela dit, il s’agit d’un chantier titanesque qui ne s’improvise pas et qui peut réserver des surprises. La preuve ici.
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