Le secteur des voitures électriques s’apprête à franchir un nouveau cap en Europe. En effet, selon une récente analyse du lobby Transport & Environment (T&E), la part de marché des véhicules 100% électriques (BEV) pourrait atteindre 24% de parts de marché dès 2025. Mais comment est-ce possible alors que le marché connaît un ralentissement sans précédent : en août 2024, les ventes européennes de voitures électriques ont reculé de -44% par rapport à 2023. Une descente aux enfers.
Mais il y a un nouveau paramètre à prendre en considération : l’arrivée massive de nouveaux modèles plus abordables qui va manifestement contribuer à relancer des ventes en berne. Avec des prix compétitifs – comme ceux de la prochaine Renault 5, proposée à partir de 25.000 euros –, les constructeurs européens espèrent inverser la tendance. Mais il y a du travail : entre janvier et juillet 2023, les voitures 100% électriques ne représentaient que 12,5% des nouvelles immatriculations dans l’Union européenne (chiffres ACEA).
Un levier ?
L’optimisme de l’organisme T&E se fonde sur une « surabondance de nouveaux modèles plus abordables » qui arriveront sur le marché dans les mois à venir. Parmi eux, la Citroën ë-C3 et la Renault 5 sont particulièrement attendues. Ces voitures, proposées à des prix inférieurs à ceux de la plupart des concurrents actuels, devraient permettre de relancer l’intérêt des consommateurs pour les véhicules électriques.
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Pour les constructeurs européens, la pression est d’autant plus forte que les objectifs climatiques de l’Union européenne se rapprochent. À l’horizon 2025, les nouvelles normes en matière d’émissions de CO2 imposeront aux fabricants de proposer des véhicules toujours moins émetteurs de CO2. Faute de quoi, ceux-ci risquent de lourdes amendes.
Des défis pour l’industrie
Mais tous les observateurs ne partagent pas cet optimisme. L’industrie automobile européenne est confrontée à des difficultés profondes, notamment en raison de la baisse de la demande et de la concurrence accrue. Le groupe Volkswagen a récemment évoqué la possibilité de fermer des usines en Allemagne, une décision inédite dans son histoire. Pendant ce temps, Renault avertit que les constructeurs automobiles risquent des milliards d’euros d’amendes s’ils n’atteignent pas les objectifs fixés par l’Union. Le secteur est d’ailleurs gagné par la panique : des milliers de manifestants à Bruxelles en raison de la fermeture évidente d’Audi Brussels, mais aussi d’autres sites en balance, comme celui Mirafiori en Italie (Stellantis) et qui a du stopper la production des Fiat 500e, faute de demande.
Un soutien politique renforcé
Pour surmonter les défis de l’industrie automobile européenne, T&E appelle les gouvernements européens à jouer un rôle plus actif dans la stimulation de la demande pour les véhicules électriques. Parmi les mesures proposées, l’organisme – pourtant très vert – suggère des objectifs clairs pour les flottes d’entreprises, une meilleure infrastructure de recharge et des programmes de leasing social destinés à rendre ces véhicules accessibles à un plus large public. En clair : l’automobile doit continuer à jouer un rôle, mais pour cela, il faut qu’elle reste accessible. Ce qui n’est plus le cas.
T&E met également en avant l’option d’associations entre les constructeurs afin de réduire conjointement leurs émissions moyennes de CO2 et, peut-être, de développer des partenariats techniques. Depuis des lustres, les autorités européennes n’ont pas perçu le changement de paradigme dans le commerce mondial et notamment les politiques protectionnistes développées par la Chine et les États-Unis. Défendre le libre-échange et une saine concurrence est aujourd’hui dépassé. Mais qui va le comprendre et, surtout, le faire passer dans les hautes sphères européennes. Car en restant immobile, l’Europe pourrait à terme devenir l’atelier de la Chine, voire du reste du monde en étant simplement dépossédée de sa capacité d’innovation.
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